LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie?

 

CHAPITRE 24

 

LE BAPTEME DE L’ESPRIT

 

Celui qui est devenu croyant se fait baptiser dans l’eau par immersion de la manière biblique, c’est-à-dire en invoquant le Nom du Seigneur Jésus-Christ. C’est ainsi que l’homme, pour sa part, confirme à l’égard de Dieu avoir accepté la nouvelle Alliance que Dieu a établie Lui-même. La réponse de Dieu à celui qui est devenu croyant consiste en ce qu’Il le baptise du Saint-Esprit. Il s’agit en cela d’une expérience surnaturelle vécue, que fait tout véritable croyant depuis la première Pentecôte. Des volumes pourraient être écrits à ce sujet. Dans cet exposé nous ne pouvons qu’esquisser en style télégraphique les phases les plus importantes de l’action de Dieu. Nous devons considérer en premier lieu les promesses données à l’avance en rapport avec la réception du Saint-Esprit. Le prophète Joël a décrit l’événement de Pentecôte dans le chapitre 3 de son livre.

Aucun homme n’a d’influence sur cette expérience, car c’est un événement surnaturel que Dieu accorde à l’homme. C’est la raison pour laquelle Pierre dit: “… mais c’est ici ce qui a été dit par le prophète Joël: Et il arrivera aux derniers jours, dit Dieu, que je répandrai de mon Esprit sur toute chair, et vos fils et vos filles prophétiseront, et vos jeunes hommes verront des visions, et vos vieillards songeront en songes” (Actes 2.16,17). Par cette expression “aux derniers jours”, il fait allusion aux deux derniers millénaires, car un jour est devant le Seigneur comme mille ans (2 Pier. 3.8).

Cette expérience est surnaturelle et c’est pourquoi elle est environnée de phénomènes surnaturels qui l’accompagnent et qui sont en dehors des capacités humaines, en dehors des dons de l’homme ou de ses talents. Par l’effusion du Saint-Esprit, d’une part, les neufs dons du Saint-Esprit décrits dans 1 Corinthiens 12.4-11 commencent à agir dans l’assemblée; et d’autre part, par le même Saint-Esprit, les neuf différentes faces de Son fruit sont manifestées dans la vie de l’individu en qui l’Esprit règne, comme Galates 5.22,23 en donne la liste. Là où se trouve véritablement l’Esprit de Dieu, là se trouvent également les dons de l’Esprit et les fruits de l’Esprit, lesquels manifestent la Nature et la Vie de Jésus dans le croyant. Nous ne pouvons pas entrer ici de façon plus détaillée dans l’usage des dons de l’Esprit; cependant ils servent, exactement comme les cinq ministères de la Parole (1 Cor.12.28; Eph. 4.11), à l’édification de l’Eglise (1 Cor. 12 et 14).

Dans l’Ancien Testament Dieu a promis de répandre Son Esprit sur toute chair. Dans le Nouveau Testament il nous est dit que c’est Jésus-Christ, le Fils de Dieu, qui baptise d’Esprit et de feu (Mat. 3.11). Luc nous relate l’annonce que Jean-Baptiste fit par ces paroles: “Moi, je vous baptise avec de l’eau; mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, duquel je ne suis pas digne de délier la courroie des sandales; Lui vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu” (Luc 3.16). C’est en relation avec cette notion “vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu” que vient l’expression de “baptême de l’Esprit”, parce qu’il s’agit dans le cas particulier d’être “plongé” dans l’Esprit. De même que Jean-Baptiste avait baptisé les croyants en les plongeant dans l’eau, ainsi les croyants doivent-ils être plongés dans une plénitude de l’Esprit.

L’ensemble des événements du salut ont un rapport central avec Christ; Il est le centre de l’histoire du salut. En Lui Dieu a fait un nouveau commencement, faisant de Lui le Premier-né sur Lequel l’Esprit est venu, afin de pouvoir répandre au travers de Lui le même Esprit sur tous les premiers-nés: “Et il arriva que, comme tout le peuple était baptisé, Jésus aussi étant baptisé et priant, le ciel s’ouvrit; et l’Esprit Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe” (Luc 3.21,22). Jésus, le Fils de l’homme, pria. Le Ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit apparut de façon visible, de la même manière que dans Genèse 1.2, Il planait visiblement sur la face des eaux. Mais ici, à cette occasion, l’Esprit vint sous la forme d’une colombe. Ce n’est pas que l’Esprit de Dieu ait une forme, mais Il peut se révéler sous une forme.

Dans le symbole de la Colombe, comme aussi dans celui de l’Agneau, quelque chose nous est montré au travers de ces images. Le Fils de Dieu n’a pas la forme de l’Agneau car Il se tient debout et marche comme nous les humains. Mais par ce symbole, la pensée divine nous est montrée par rapport au rachat: l’agneau est l’animal du sacrifice et il a la nature la plus douce parmi les animaux. La colombe que Noé avait déjà laissé sortir de l’arche était l’oiseau du ciel qui n’a pas de glande biliaire et qui est pur. C’est la raison pour laquelle l’Esprit de Dieu est représenté ici par une colombe descendant sur l’Agneau de Dieu. Dieu peut se révéler de diverses manières et cependant Il demeure toujours Le même.

Dieu n’est pas un vieil homme à longue barbe. Et cela même si Daniel Le vit comme un vénérable vieillard prenant place sur le trône du jugement (Dan. 7.9-14). Parce qu’Il n’est pas soumis aux circonstances temporelles, Il ne peut pas non plus vieillir. Mais lorsqu’il s’agit de se présenter comme Juge et faire connaître Son autorité et Sa dignité, Dieu Se révèle alors comme Daniel L’a vu. Parallèlement à cela on peut lire dans Apocalypse 1 et l’on constatera, peut-être avec un grand étonnement, que le Fils de l’homme présenté à Daniel sous la forme d’un digne vieillard venu pour recevoir la puissance sur tous les peuples et les langues (Dan. 7), est présenté dans l’Apocalypse sous la forme de ce même vieillard: “Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige; et ses yeux, comme une flamme de feu” (Apoc. 1.14).

Il est impressionnant de voir la diversité dans laquelle Dieu se révèle. L’Esprit de Dieu venait comme une onction sur les prophètes de l’Ancien Testament et les inspirait. Il nous est dit de Jean-Baptiste que dès sa naissance il était rempli du Saint-Esprit (Luc 1.15). Il est dit que le Saint-Esprit était sur Siméon (Luc 2-25,26). Il est écrit de Zacharie qu’il fut rempli de l’Esprit Saint (Luc 1.67). Avant l’effusion du Saint-Esprit déjà, le Seigneur Jésus donna par l’Esprit Saint des ordres aux apôtres qu’Il avait élus (Act. 1.2).

Le Saint-Esprit agit de diverses manières. Il parle, Il révèle, Il publie, etc. Le Fils de Dieu, qui avait été engendré par l’Esprit et qui était en même temps Fils de l’homme, reçut le Saint-Esprit ici sur terre au commencement de Son action, afin de pouvoir donner à tous ceux qui naîtraient de Dieu et qu’Il allait racheter le même Saint-Esprit, Lequel est aussi appelé l’Esprit d’adoption (Rom. 8.15). C’est à l’occasion de ce baptême du Seigneur Jésus qu’eut lieu l’établissement du Fils de Dieu dans Son ministère, et ici a lieu l’établissement des fils et filles de Dieu dans leur position d’adoption.

Les prophètes étaient oints, éclairés et inspirés; mais ils étaient venus dans ce monde comme tout être humain, par le moyen de l’engendrement naturel. La nouvelle race divine, qui a commencé avec Jésus-Christ, est d’origine céleste (1 Cor. 15.47). Nous ne sommes sur la terre que des pèlerins et des étrangers; notre patrie est “là sur les hauteurs”. Dans beaucoup de passages bibliques les prophètes ont prophétisé sur la venue du Saint-Esprit, et le Seigneur Jésus nous a donné l’espérance de la venue du Consolateur, de l’Avocat: “Mais quand le Consolateur sera venu, lequel moi je vous enverrai auprès du Père, l’Esprit de vérité, qui procède du Père…” (Jean 15.26).

Dans la confession de foi de Nicée il est dit: «Qui est issu du Père et du Fils…» (F. Hauss, Väter der Christenheit, S. 40). Cependant la Parole de Dieu rend ce clair témoignage: de même que le Fils est la révélation visible de Dieu en tant qu’Emmanuel, et qu’Il est issu de Dieu, ainsi le Saint-Esprit est issu de Dieu. Dans ces deux cas il ressort que la provenance est la même, à savoir: Dieu comme étant le Dieu définitif, Celui qui est à l’Origine. La formule de prière: “Honneur soit à Dieu le Père, et au Fils et au Saint-Esprit” est une invention humaine et non biblique.

Il n’y a dans la Bible aucun passage où l’Esprit de Dieu aurait été adoré. Pareillement, le Fils n’a accepté aucun honneur, mais Il a dit au contraire: “Je ne reçois pas de gloire des hommes” (Jean 5.41). Au compliment que lui fit un chef: “Bon maître, que faut-il que j’aie fait pour hériter de la vie éternelle?”, Jésus répondit en tant que Fils de l’homme: “Pourquoi m’appelles-tu bon? Nul n’est bon, sinon un seul, Dieu” (Luc 18.18,19). Dans le dernier verset du dernier chapitre de l’épître aux Romains, Paul met la chose au point en une seule phrase: “Au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, auquel soit la gloire éternellement! Amen!”.

Lorsque l’Esprit de Dieu commence à agir dans un homme, trois choses principalement lui arrivent. Celles-ci nous sont désignées dans Jean 16.7-11: “Toutefois, je vous dis la vérité: Il vous est avantageux que moi je m’en aille; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. Et quand celui-là sera venu, il convaincra le monde de péché, et de justice, et de jugement.

Même ces trois notions n’ont pas été laissées au bon plaisir des hommes. Ainsi lorsque l’Esprit vient, Il ouvre les yeux du pécheur pour le convaincre: de péché, parce qu’il ne croit pas en moi, de justice, parce que je m’en vais à mon Père, et que vous ne me voyez plus; de jugement, parce que le chef de ce monde est jugé” (Jean 16.9-11). Ce fut l’incrédulité du premier couple humain qui les conduisit, par le moyen de la désobéissance, à la transgression. Ce ne sont pas les nombreux péchés, lesquels sont la conséquence de l’incrédulité (c’est-à-dire qu’ils en sont les attributs), qui retiennent l’homme loin de Dieu et de la Vie éternelle, mais bien le péché d’incrédulité. Voici deux passages de l’Ecriture qui doivent faire ressortir cela clairement: Le Seigneur dit: “Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est moi, vous mourrez dans vos péchés” (Jean 8.24) et “En vérité, en vérité, je vous dis que celui qui entend ma parole, et qui croit celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient pas en jugement; mais il est passé de la mort à la vie” (Jean 5.24).

Lorsque l’Esprit de Dieu vient sur un homme, il commence par dénoncer le mal originel: l’incrédulité envers Dieu et Sa Parole. L’apôtre Jean écrit: “Celui qui ne croit pas Dieu, l’a fait menteur…” (1 Jean 5.10). A l’instant même où un homme ne croit pas Dieu et n’accepte pas ce qu’Il a fait en Jésus-Christ, il fait de Dieu un menteur et renverse les rôles: cet homme se place au côté de l’adversaire. Il lui donne raison et lui attribue la vérité, et par cela même il fait de Dieu celui qui a tort, celui qui est le menteur. Dieu ne peut tolérer cela.

C’est pourquoi le Saint-Esprit convainc tout d’abord le pécheur de son péché d’incrédulité et le conduit à la repentance. Ensuite Il le conduit au deuxième pas qui est la justice, c’est-à-dire la justification. Troisièmement il parvient à la connaissance du jugement, c’est-à-dire à la connaissance que le prince de ce monde est jugé. Dieu a prononcé Lui-même le jugement à l’encontre de Satan. Conformément à Jean 12, la voix de Dieu s’est fait entendre comme un puissant tonnerre: “La foule donc qui était là et qui avait entendu, dit qu’un coup de tonnerre avait eu lieu; d’autres disaient: Un ange lui a parlé. Jésus répondit et dit: Cette voix n’est pas venue pour moi, mais pour vous. Maintenant est le jugement de ce monde; maintenant le chef de ce monde sera jeté dehors” (Jean 12.29-31). Satan, l’auteur de tout péché, est jugé. La tête du serpent a été écrasée.

Le jour de Pentecôte les croyants, qui avaient auparavant été purifiés et sanctifiés par la Parole de Vérité, furent remplis du Saint-Esprit. Chacun peut lire personnellement ce qui s’est passé ce jour-là. Ce fut le point culminant de l’oeuvre du Salut divin qui, en passant par la crucifixion, la résurrection et l’ascension, conduisit à l’effusion de l’Esprit. Afin que cet événement puisse être réellement remarqué “Il se fit tout à coup du ciel un son, comme d’un souffle violent et impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis” (Act. 2.2). Cependant ce n’est pas ce qu’ils entendirent et remarquèrent qui est important, mais bien ce qui plus tard se renouvela sans cesse: ces langues de feu qui se posèrent sur chacun d’eux. Il ne nous est plus dit une seule fois qu’un son comme d’un souffle violent et impétueux se soit fait entendre, mais que chaque fois que de nouveaux croyants furent baptisés de feu et de l’Esprit, le même résultat eut lieu qu’à Pentecôte: “Et ils furent tous remplis de l’Esprit saint, et commencèrent à parler d’autres langues…” (Act. 2.4).

Le jour de Pentecôte il y eut un double miracle surnaturel. Le premier fut que les croyants parlèrent par l’Esprit en d’autres langues, et le deuxième fut que chaque personne de la foule de différents langages qui était accourue entendit dans sa propre langue ce qui était dit dans les diverses langues: “Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes, et s’étonnaient disant: Voici, tous ceux-ci qui parlent ne sont-ils pas des Galiléens? Et comment les entendons-nous, chacun dans son propre langage, celui du pays dans lequel nous sommes nés?” (Act. 2.7,8). Le jour de Pentecôte, le don d’interprétation n’était pas encore nécessaire: l’Esprit de Dieu transmettait directement la Parole de celui qui parlait à celui qui écoutait. Le don d’interprétation n’est mentionné que plus tard, parmi les neuf manifestations de l’Esprit. Dans des circonstances normales, l’application se trouve en ce que deux ou tout au plus trois personnes parlent successivement pour donner un message en langue par l’Esprit, et qu’un autre en donne l’interprétation (1 Cor. 14.24-28).

Le Seigneur avait déjà annoncé cela par le prophète Esaïe: “Car par des lèvres bégayantes et par une langue étrangère il parlera à ce peuple, auquel il avait dit: C’est ici le repos, faites reposer celui qui est las; et c’est ici ce qui rafraîchit. Mais ils n’ont pas voulu entendre” (Es. 28.11,12). Même en cette occasion, lorsque le Saint-Esprit parle d’une manière surnaturelle par les lèvres d’un homme à un autre homme, son message n’est souvent pas accepté. Le jour de Pentecôte il y avait dans la foule deux groupes de personnes: “Et ils étaient tous hors d’eux-mêmes et en perplexité, disant l’un à l’autre: Que veut dire ceci? Et d’autres, se moquant, disaient: Ils sont pleins de vin doux” (Act. 2.12,13).

Pierre ne se laissa pas décourager par cela; il développa ce qu’il avait pour mission de dire et exposa ce qui venait de se passer conformément au plan de salut de Dieu. Dans son allocution il parvint au point culminant de cet événement en rendant le témoignage suivant: “Ce Jésus, Dieu l’a ressuscité, ce dont nous, nous sommes tous témoins. Ayant donc été exalté par la droite de Dieu, et ayant reçu de la part du Père l’Esprit Saint promis, Il a répandu ce que vous voyez et entendez” (Act. 2.32,33). Le même Esprit de Dieu descendu sur le Fils de Dieu venait maintenant, le jour de Pentecôte, sur les premiers fils et filles de Dieu rachetés. Et depuis lors Il vient sur tous les fils et filles de Dieu jusqu’à ce que l’Eglise-Epouse ait atteint son achèvement et que le temps de grâce soit terminé. C’est ce que Dieu a prévu dans Ses desseins de salut.

Parmi les innombrables promesses de l’Ecriture, une seule est qualifiée de “promesse du Père”. A la fin des quarante jours, pendant lesquels le Seigneur ressuscité donna à Ses apôtres l’enseignement sur le Royaume de Dieu, non seulement Il leur donna un bon conseil, mais “Il leur commanda de ne pas partir de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, laquelle, dit-il, vous avez ouïe de moi: car Jean a baptisé avec de l’eau; mais vous, vous serez baptisés de l’Esprit Saint, dans peu de jours” (Act. 1.4,5). Même les apôtres n’avaient pas encore tout à fait compris que dès lors il ne s’agirait plus seulement d’Israël, mais bien de toutes langues, peuples et nations du milieu desquels le Seigneur voulait appeler des hommes à sortir pour venir à Lui, car: “Eux donc, étant assemblés, l’interrogèrent, disant: Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétablis le royaume pour Israël? Mais il leur dit: Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les saisons que le Père a réservés à sa propre autorité”. Après ces paroles, le Seigneur ressuscité leur dit pour compléter Son ordre de mission: “Mais vous recevrez de la puissance, le Saint Esprit venant sur vous; et vous serez mes témoins à Jérusalem et dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’au bout de la terre” (Act. 1.6-8).

La réception du Saint-Esprit est en même temps l’équipement pour un service pleinement approuvé de Dieu, et qui doit se faire dans le monde entier par la publication de l’Evangile de Jésus-Christ. Les véritables témoins de Jésus-Christ ont fait avec Lui une expérience de Sa résurrection et ils ont été remplis de la puissance du Saint-Esprit. Du temps des apôtres, et par la suite également, ceux qui sont venus à la foi en Christ ont fait l’expérience du baptême de l’Esprit. Pour celui qui devenait croyant, cette expérience était inclue. Lorsque Paul visita pour la première fois un groupe de disciples à Ephèse, il leur demanda directement: “Avez-vous reçu l’Esprit Saint après avoir cru?” (Act. 19.2).

Les fondamentalistes enseignent que l’on reçoit automatiquement le Saint-Esprit en devenant croyant en Jésus-Christ, sans avoir besoin de faire une expérience correspondante à celle des disciples. Cependant Paul, à cette occasion, demanda très clairement à ces disciples s’ils avaient reçu le Saint-Esprit “après” qu’ils aient cru. “Et ils lui dirent: Mais nous n’avons même pas ouï dire si l’Esprit Saint est. Et il dit: De quel baptême donc avez-vous été baptisés? Et ils dirent: Du baptême de Jean. Et Paul dit: Jean a baptisé du baptême de la repentance, disant au peuple qu’ils crussent en celui qui venait après lui, c’est-à-dire en Jésus. Et ayant ouï ces choses, ils furent baptisés pour le nom du Seigneur Jésus; et, Paul leur ayant imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils parlèrent en langues et prophétisèrent” (Act. 19.1-6). Par conséquent ces croyants furent baptisés dans l’eau et dans le Saint-Esprit, c’est-à-dire qu’ils furent remplis du Saint-Esprit.

Philippe vécut un puissant réveil en Samarie. Puis les apôtres Pierre et Jean vinrent là-bas. “… leur envoyèrent Pierre et Jean, qui, étant descendus, prièrent pour eux, pour qu’ils reçussent l’Esprit Saint: car il n’était encore tombé sur aucun d’eux, mais seulement ils avaient été baptisés pour le nom du Seigneur Jésus. Puis ils lui imposèrent les mains, et ils reçurent l’Esprit Saint” (Act. 8.15-17). Les évangélistes du 20ème siècle tiennent de grandes campagnes d’évangélisation, ils enthousiasment les foules, récoltent de grosses sommes d’argent, et les voici déjà partis. Ils ne prêchent pas sur le baptême et n’enseignent comme action de l’Esprit qu’une expérience émotionnelle qu’ils provoquent eux-mêmes en entretenant une certaine atmosphère.

Dieu avait agi d’une manière surnaturelle en même temps sur Corneille et sur Pierre, et de cette façon Il conduisit l’apôtre dans la maison de ce capitaine qui avait la crainte de Dieu. Lorsque Pierre parvint au point culminant de sa prédication, le Saint-Esprit tomba sur tous ceux qui écoutaient ses paroles: “Et les fidèles de la circoncision, tous ceux qui étaient venus avec Pierre, s’étonnèrent de ce que le don du Saint-Esprit était répandu aussi sur les nations, car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. Alors Pierre répondit: Quelqu’un pourrait-il refuser l’eau, afin que ceux-ci ne soient pas baptisés, eux qui ont reçu l’Esprit Saint comme nous-mêmes?” (Act. 10.45-47). Ceci est la preuve pour ceux qui viennent à la foi que le baptême d’eau et celui de l’Esprit vont ensemble. L’ordre de succession peut cependant en être différent.

Il vaut la peine de faire ressortir ce que Pierre, en rapport avec cet événement, relève expressément devant l’assemblée de Jérusalem: “Et comme je commençais à parler, l’Esprit Saint tomba sur eux, comme aussi il est tombé sur nous au commencement” (Act. 11.15). En tout ce qui concerne la vie de la foi, nous devons revenir au commencement. Aujourd’hui, toutes les notions bibliques sont confuses, effacées et interprétées différemment. On emploie les mêmes formulations et cependant on dit quelque chose de tout différent.

Il y a plusieurs marques distinctives qui décrivent l’action du Saint-Esprit. Il est un Consolateur, un Enseignant, Il conduit dans toute la Vérité. Le Seigneur disait: “J’ai encore beaucoup de choses à vous dire; mais vous ne pouvez les supporter maintenant. Mais quand celui-là, l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de par lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver. Celui-là me glorifiera, car il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera. Tout ce qu’a le Père est à moi; c’est pourquoi j’ai dit qu’il prend du mien, et qu’il vous l’annoncera” (Jean 16.12-15).

Tout ce qui appartenait à Dieu a été racheté par Christ, qui en a payé le prix, et cela Lui appartient; et tout ce qui Lui appartient reçoit Son Esprit. C’est pourquoi il est écrit: “… mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui” (Rom. 8.9). L’Esprit de Vérité nous enseigne tout ce qui se trouve écrit dans la Parole de Dieu. Il nous révèle le contexte et nous donne une idée de la volonté directe de Dieu et de Son dessein de salut. De véritables enfants de Dieu sont soumis à la conduite directe de l’Esprit. “Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu” (Rom. 8.14). L’Esprit de Dieu conduit toujours conformément à la Parole de Dieu.

A l’égard aussi de la première résurrection et de la transmutation de notre corps mortel, la puissance du Saint-Esprit est nécessaire. Sans elle il n’y a pas de transmutation possible. “Et si l’Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d’entre les morts vivifiera vos corps mortels aussi, à cause de son Esprit qui habite en vous” (Rom. 8.11). Une expression populaire dit: “Si le petit mot “si” n’existait pas…”. Nous voyons là clairement l’importance de ce mot: et “si” l’Esprit habite en nous, cela arrivera comme c’est écrit; mais “si” Il n’habite “pas” en nous, alors les corps mortels ne peuvent pas être transmués ni vivifiés. Dans le même chapitre, l’apôtre Paul développe encore cette pensée: “Car la vive attente de la création attend la révélation des fils de Dieu… dans l’espérance que la création elle-même aussi sera affranchie de la servitude de la corruption, pour jouir de la liberté de la gloire des enfants de Dieu… et non seulement elle, mais nous-mêmes aussi qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi, nous soupirons en nous-mêmes, attendant l’adoption, la délivrance de notre corps” (Rom. 8.19-23).

Pour la troupe des prémices, l’Esprit de Dieu est les arrhes, le Sceau, la certitude que non seulement l’âme est sauvée mais que, lors du retour de Jésus-Christ, leur corps mortel sera transmué. L’Esprit est aussi défini comme étant le Sceau, c’est-à-dire que l’Esprit de Dieu est Celui scelle, et Il est aussi appelé et décrit comme étant l’Onction. “Or celui qui nous lie fermement avec vous à Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, qui aussi nous a scellés, et nous a donné les arrhes de l’Esprit dans nos coeurs” (2 Cor. 1.21,22). Jésus est “le Christ”, Il est “l’Oint de Dieu” (Act. 3.19,21; 10.38). Le mot “Christ” signifie par lui-même “Oint”. C’est pourquoi tous ceux qui ont reçu le Saint-Esprit peuvent être appelés “des christs”, c'est-à-dire des “chrétiens”. Quiconque n’a pas été oint du Saint-Esprit de la manière biblique et n’a pas reçu le Sceau divin n’aurait pas le droit, selon le témoignage des Ecritures, de s’appeler “chrétien”.

Comme il y a dans tous les domaines deux semences et diverses imitations de l’original, le Seigneur n’a pas pu parler de “faux Jésus” (au pluriel), mais de “faux christs”, de “faux oints” et de “faux prophètes” qui s’élèveraient dans le temps de la fin. En disant cela Il se rapporte au développement de l’esprit antichrist, lequel d’une part est oint, mais qui d’autre part est contre Christ et contre Sa Parole. “Car il s’élèvera de faux christs et de faux prophètes; et ils montreront de grands signes et des prodiges, de manière à séduire, si possible, même les élus” (Mat. 24.24). Dieu répand Son Esprit sur toute chair comme de la pluie. Cela ne dépend donc pas seulement de la pluie, mais bien de la semence qui se trouve dans le terrain du coeur de l’homme. “Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et envoie sa pluie sur les justes et sur les injustes” (Mat. 5.45). Il y a des oints du temps de la fin qui ne se laissent pas amener à l’accord avec la Parole de Dieu, comme il y avait déjà, avant la fin de la première époque de l’Eglise, de faux oints: “Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas des nôtres; car s’ils eussent été des nôtres, ils fussent demeurés avec nous; mais c’est afin qu’ils fussent manifestés comme n’étant aucun d’eux des nôtres” (1 Jean 2.19).

Dans Matthieu 7.21-23, le Seigneur décrit ce groupe de gens qui font de grandes choses en Son Nom, mais ne se laissent pas mettre à la place que Dieu leur attribue dans Son dessein de salut; ils ne reconnaissent pas l’oeuvre que Dieu opère dans leur temps et c’est pourquoi Dieu ne les reconnaît pas non plus. Est-il peut-être question, par ces paroles, des télévangélistes d’aujourd’hui, des mouvements charismatiques, des évangélistes qui font des miracles et qui tous cependant suivent chacun sa propre direction, sans se soumettre à la Parole de Dieu ni se subordonner à Christ pour Le considérer comme leur Chef, bien qu’ils utilisent Son Nom selon leur bon plaisir personnel?

“Car la terre qui boit la pluie qui vient souvent sur elle, et qui produit des herbes utiles pour ceux pour qui elle est aussi labourée, reçoit de Dieu de la bénédiction; mais si elle porte des épines et des chardons, elle est réprouvée et près de la malédiction, et sa fin est d’être brûlée” (Héb. 6.7,8). Le fait de se référer à une expérience de Pentecôte est loin d’être suffisant. S’il s’agit de véritables semences, il faut que les mêmes fruits de l’Esprit qu’ont portés les véritables croyants du commencement soient également manifestés. C’est pourquoi Jésus, notre Seigneur, ne dit pas: “C’est à leurs dons que vous les reconnaîtrez!” mais bien: “Vous les reconnaîtrez à leurs fruits” (Mat. 7.16). Les dons se trouvent dans les deux groupes, mais le vrai fruit de l’Esprit se trouvera uniquement dans la véritable Semence divine, laquelle sera scellée du Saint-Esprit. Beaucoup expérimentent une onction; mais seuls les premiers-nés, qui se laissent amener par l’Esprit à être en parfait accord avec la Parole de Dieu, ont le scellement du Saint-Esprit.

C’est aux véritables croyants d’Ephèse que Paul adresse cette parole: “… en qui vous aussi vous avez espéré, ayant entendu la parole de la vérité, l’évangile de votre salut; auquel aussi ayant cru, vous avez été scellés du Saint-Esprit de la promesse, qui est les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de la possession acquise, à la louange de sa gloire” (Eph. 1.13,14). Il ne s’agit véritablement pas ici d’un acte religieux accompli par un dignitaire. Plus loin, dans ce chapitre, l’apôtre écrit: “Et n’attristez pas le Saint Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption” (Eph. 4.30).

 



Chapitre 23

   

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