LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie? |
CHAPITRE 23
LA SANCTIFICATION
Comme l’apôtre Paul, tout véritable serviteur de Christ aura soin de prêcher l’Evangile de telle manière que tous parviennent à vivre une vie agréable à Dieu: “… pour que je sois ministre du christ Jésus envers les nations, exerçant la sacrificature dans l’évangile de Dieu, afin que l’offrande des nations soit agréable, étant sanctifiée par l’Esprit Saint” (Rom. 15.16).
Ce thème de la sanctification fait également partie de la prédication du plein Evangile. Dans Hébreux 12.14 il nous est dit clairement: “Poursuivez la paix avec tous, et la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur”. C’est une affaire à prendre au sérieux. Il est dit ici de ceux qui ont cru, qui ont été justifiés, régénérés et qui sont nés de nouveau que sans la sanctification ils ne verront pas le Seigneur. Cela signifie que sans cette sanctification ils n’auront aucune part à la première résurrection, qu’ils ne seront pas transmués et enlevés pour avoir part aux noces de l’Agneau. C’est justement cela le but de tous les efforts des croyants. Ils voudraient Le voir, car c’est alors qu’ils seront transformés à Son image (1 Jean 3.2,3). C’est à ce moment-là que s’accomplit ce que notre Seigneur a dit dans le sermon sur la montagne: “Bienheureux ceux qui sont purs de coeur, car c’est eux qui verront Dieu” (Mat. 5.8).
Les rachetés sont exhortés à entrer dans une purification et une sanctification produites par la Parole et l’Esprit de Dieu, et cela sur le fondement des promesses que Dieu leur a données et qu’ils croient. Ils s’attendent à les voir se réaliser conformément à ce qui a été dit: “Ayant donc ces promesses, bien-aimés, purifions-nous nous-mêmes de toutes souillures de chair et d’esprit, achevant la sainteté dans la crainte de Dieu” (2 Cor. 7.1). Les versets précédant directement celui-ci nous montrent de quel groupe de personnes il s’agit ici. C’est-à-dire de personnes au milieu desquelles le Seigneur marche, de personnes qu’Il appelle Son peuple, de personnes qui sont sorties et se sont séparées de tout ce qui n’est pas d’origine divine. Elles prennent à coeur ce que le Seigneur a dit: “… et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai; et je vous serai pour Père, et vous, vous me serez pour fils et pour filles, dit le Seigneur, le Tout-puissant” (2 Cor. 6.17,18).
Dans le verset que nous venons précisément de citer il est question de deux domaines: de la souillure de la chair, c’est-à-dire des transgressions coupables que nous commettons dans notre corps, et du domaine dans lequel nous souillons notre âme et notre esprit. La pleine sanctification englobe l’homme tout entier. Il nous est dit dans quel but Christ, qui a profondément aimé l’Eglise et s’est donné pour Elle, a fait cela: “… afin qu’il la sanctifiât, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole; afin que lui se présentât l’assemblée à lui-même, glorieuse, n’ayant ni tache, ni ride, ni rien de semblable, mais afin qu’elle fût sainte et irréprochable” (Eph. 5.26,27).
C’est lorsqu’ils seront dans la sanctification, sans reproche et sans faute, que les rachetés verront leur Rédempteur. En ce qui concerne la sanctification, c’est par le “lavage d’eau par la Parole” qu’elle s’accomplit. Pour illustrer cela nous pouvons également prendre un exemple bien compréhensible: c’est qu’il ne s’agit pas d’une aspersion mais d’un bain tout entier, c’est-à-dire qu’il s’agit d’être plongé dans toute la plénitude de la Parole, Laquelle est Esprit et Vie. L’homme tout entier, âme, esprit et corps, est placé dans les limites tracées par la Parole. Cela signifie que c’est volontairement et avec joie que nous accomplissons la volonté de Dieu, et non par contrainte. Ce bain dans la Parole nous lave de toute tradition non biblique et inutile, de toute mauvaise habitude, nous débarrasse de tout fardeau et lien. Notre Seigneur a dit: “Vous, vous êtes déjà nets, à cause de la Parole que je vous ai dite” (Jean 15.3). C’est par la Parole que l’homme reconnaît ce qui n’est pas dans la volonté de Dieu, et qu’il ordonne sa vie conformément à cela.
La purification et la sanctification par la Parole et par l’Esprit, ne peuvent avoir lieu que là où l’homme est prêt à croire toute la Parole et est disposé à L’expérimenter. Notre Seigneur Jésus n’a pas seulement été fait rédemption pour nous, mais aussi justification et sanctification (1 Cor. 1.30). La raison nous en est donnée immédiatement après dans le verset suivant: “… afin que, comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur” (1 Cor. 1.31). Il est absolument exclu ici qu’un homme se glorifie lui-même, car rien de ce que nous sommes capables de faire ne compte, mais seulement ce que Lui a fait en nous. A Lui seul revient l’honneur et la gloire. “Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés dans le christ Jésus pour les bonnes oeuvres que Dieu a préparées à l’avance, afin que nous marchions en elles” (Eph. 2.10). Dieu a pourvu à toutes ces choses. Il a même déjà préparé ce que nous devons faire, les choses qu’Il exige de nous. Nous n’avons besoin que de les vivre et de marcher en elles.
Jésus met devant nos yeux ce que signifie la véritable sanctification, de quelle manière elle s’accomplit et Il nous fait savoir qu’Il a déjà pourvu à cela. “Sanctifie-les par la vérité; ta parole est la vérité … et moi, je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité” (Jean 17.17,19). Une sanctification valable devant Dieu n’est possible que lorsqu’elle est fondée dans la Parole de Vérité, Laquelle est sainte. Tout propre effort humain ne peut conduire qu’à une sanctification hypocrite.
Dans les Saintes Ecritures nous trouvons l’expression “saint” employée tout d’abord uniquement à l’égard de Dieu, car Lui seul est Saint. Ensuite tout ce qui est issu de Lui est également saint. En outre, ce qu’Il revendique pour Lui-même en tant que Saint, Il le sanctifie. Son peuple est un peuple saint (Ex. 19.6), Ses sacrificateurs sont saints par leur appel et leur consécration (Lév. 21); sur la lame d’or pur placée sur la tiare du souverain sacrificateur se trouve écrit: “Sainteté à l’Eternel” (Ex. 28.36). Ce n’est qu’en relation avec Lui que les choses et les hommes peuvent être sanctifiés, c’est-à-dire ceux qu’Il a mis à part pour Lui et placés dans le service.
Le prophète Esaïe fit une puissante expérience. Il vit le Seigneur sur Son trône et entendit les êtres célestes s’écrier: “Saint, saint, saint, est l’Eternel des armées; toute la terre est pleine de sa gloire!” (Es. 6.3). L’apôtre Jean nous relate quelque chose de semblable lorsqu’il vit le Seigneur sur Son trône: “… Saint, saint, saint, Seigneur, Dieu, Tout-puissant, celui qui était, et qui est, et qui vient” (Apoc. 4.8). Le Dieu saint et parfait est Celui qui sanctifie et qui rend parfait. Il met à part, appelle à Lui, et en tant que Sauveur Il accorde une part de Lui-même à ceux qu’Il a sauvés. “Car, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un” (Héb. 2.11).
Jésus-Christ, le Sauveur, est appelé le Saint de Dieu parce qu’Il est issu du Dieu Saint. La nouvelle vie que reçoit de Dieu un homme racheté est en fait la vie de Jésus-Christ avec toutes ses saintes vertus et ses attributs. C’est ainsi que s’accomplit la sanctification selon la parole des Ecritures: “Soyez saints, car moi je suis saint” (1 Pier. 1.16)
Sans cesse Paul salue les croyants en les appelant des saints et des bien-aimés: “… à l’assemblée de Dieu qui est à Corinthe, aux sanctifiés dans le christ Jésus, saints appelés” (1 Cor. 1.2).
“Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, aux saints et fidèles dans le christ Jésus, qui sont à Ephèse” (Eph. 1.1).
“Paul et Timothée, esclaves de Jésus Christ, à tous les saints dans le Christ Jésus qui sont à Philippes, avec les surveillants et les serviteurs: Grâce et paix à vous, de la part de Dieu notre Père et du seigneur Jésus Christ!” (Phil. 1.1,2).
“Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de longanimité” (Col.3.12).
Auprès de Dieu il n’y a que perfection. Dieu voit par Jésus-Christ la troupe des rachetés en tant qu’appelés et bien-aimés, purifiés et sanctifiés, comme étant Sa propriété toute particulière. Nous sommes pour Lui, par Sa Sainte présence, un peuple sanctifié. L’apôtre Paul parle de la sanctification accomplie par l’Esprit qui, par le moyen de la foi en la Vérité, agit pour le salut de ceux qui ont été élus (2 Thess. 2.13).
Celui qui n’a pas fait l’expérience de Jésus, telle qu’elle a été vécue dans le christianisme primitif, peut essayer de se mettre à part en pensant qu’il parviendra à la sainteté par une séparation, et même par l’exercice de pénitences, par des renoncements et des privations de ce qu’offre la vie de ce monde; tout cela cependant est nul et inexistant devant Dieu! Seul celui que Dieu a appelé à sortir de ce monde, qu’Il a mis à part, rendu participant de Sa grâce et dont Il a fait Sa propriété par la nouvelle naissance peut être sanctifié par Lui. Seules des personnes s’étant pleinement consacrées au Seigneur Lui seront entièrement obéissantes, se laisseront pénétrer par la Parole de la Vérité divine et seront sanctifiées. L’homme converti qui, à cause de cette haute et divine vocation, est destiné à un but divin particulier ne peut plus prendre part aux plaisirs mondains car il est écrit: “Et le monde s’en va et sa convoitise, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement” (1 Jean 2.17). Ceci se rapporte à tout ce que Dieu a commandé ou défendu: aux dix commandements, à toutes les autres prescriptions (Lév. 19.21), à celles qui concernent la vie personnelle, au sermon sur la montagne, aux évangiles et aux épîtres. L’homme sanctifié par le Seigneur porte en soi-même la Parole, afin de L’accomplir par la grâce de Dieu et de ne pas La transgresser.
C’est à de telles personnes que Paul adresse cette parole: “Or le Dieu de paix lui-même vous sanctifie entièrement; et que votre esprit, et votre âme, et votre corps tout entiers, soient conservés sans reproche en la venue de notre seigneur Jésus Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, qui aussi le fera” (1 Thess. 5.23,24).
Les Saintes Ecritures ne connaissent pas la pratique catholique de la béatitude et de la canonisation. Elles ne connaissent pas davantage le fait d’invoquer des morts, que l’on a déclarés être saints, ou de même se réclamer de patrons protecteurs. Mais ce ne sont que de faux apaisements. Des millions de personnes se tournent ainsi vers de soi-disant saints qui n’existent pas. L’Ecriture nous commande de nous tourner directement vers Dieu et non vers des hommes. Celui qui veut se documenter à ce sujet constatera que, tout particulièrement dans les religions de l’Extrême-Orient, la croyance superstitieuse dans les ancêtres joue un très grand rôle. Mais seul le Dieu Bienheureux et Saint peut nous rendre bienheureux et saints. Celui qui, de son vivant, n’a pas été rendu bienheureux et saint ne le deviendra pas non plus après sa mort. Là, les prières de ceux qui sont restés ne lui seront alors d’aucune secours dans ce lieu.
En rapport avec le grand jour à venir, Pierre exhorte ceux qui sont venus à la foi en leur disant: “Toutes ces choses devant donc se dissoudre, quelles gens devriez-vous être en sainte conduite et en piété, attendant et hâtant la venue du jour de Dieu, à cause duquel les cieux en feu seront dissous et les éléments embrasés se fondront” (2 Pier. 3.11,12).
Nous devons mettre l’accent sur le fait que ce n’est pas l’homme qui parvient à atteindre quelque chose dont il puisse se glorifier. Mais la sanctification est une condition qui nous est donné par Dieu, que nous approuvons, que nous prenons et que expérimentons. La sanctification comme le salut ont été rendus possibles par l’offrande de Jésus-Christ, parce que c’est ce que Dieu voulait: “C’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus Christ faite une fois pour toutes” (Héb. 10.10).