LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie? |
CHAPITRE 27
L’EMPIRE ROMAIN ET SON
IMPORTANCE
PARTICULIERE AU TEMPS DE LA FIN
L’empire romain est lié à l’église romaine de manière indissociable. Aux jours de Constantin elle était l’église de l’Empire, puis elle devint l’église du peuple, et finalement l’église d’Etat. Le développement religieux déboucha sur le développement de l’Etat, et c’est l’institution religieuse qui devint une forme d’Etat, à savoir “l’Etat Pontifical” lequel exista pendant des siècles. Aucune autre église, à commencer par l’“Eglise d’Orient” jusqu’à la grande église anglicane internationale, n’a en tant qu’institution religieuse le caractère d’Etat. L’église romaine est tout à fait officiellement un Etat indépendant, au milieu d’un autre Etat (Apoc. 17.11), et elle est la puissance politique la plus importante sur la terre. Le Vatican entretient des relations diplomatiques avec plus de 100 pays, c’est-à-dire qu’il y a un échange d’ambassadeurs, lesquels sont appelés par le Saint-Siège des “nonces”. Pour quelle raison aucune autre église nationale ou du peuple n’a-t-elle donc de telles relations diplomatiques? Pourquoi est-ce uniquement l’église de Rome? Parce qu’elle est un Etat, et qu’elle commande dans tous les Etats à tous ceux qui lui appartiennent. Elle n’est absolument pas l’Eglise primitive que Christ a appelée à la Vie.
Lors d’une visite du pape, il s’agit d’une visite d’un Chef d’Etat, lequel doit être reçu avec tous les honneurs dus à son rang. Lorsque Christ a parlé du Royaume de Dieu, a-t-Il eu dans l’esprit “l’Empire de Rome”, que les papes ont élevé devant les yeux du monde entier? Cette puissance mondiale politique, économique et religieuse peut-elle être l’Eglise de Christ? Etait-ce bien là la volonté de Dieu? Etait-ce cela l’intention de Jésus-Christ lorsqu’Il accomplit le salut à Golgotha?
Pour avoir une meilleure compréhension de l’histoire, qui se déroule simultanément sur le plan des pouvoir religieux et temporel, enchevêtres l’un dans l’autre certaines choses doivent encore êtres mentionnées. Conformément à ce qui a été montré en vision au prophète Daniel, quatre empires sont prévus jusqu’à la fin de la civilisation actuelle. Le dernier est l’empire romain (Dan. 2 et 7). Historiquement, c’est ainsi que le cours de ces empires se déroula: l’empire babylonien dura de 606 à 538 av. Christ, l’empire des Mèdes et des Perses de 538 à 330 av. Christ; puis suivit l’empire grec, sous Alexandre le Grand, qui s’étendit de 330 à 30 av. Christ. Depuis l’an 30 av. Christ, c’est l’empire romain qui s’empara du pouvoir et qui subsistera jusqu’à la fin effective de cette époque. Ces quatres empires furent symbolisés dans Daniel 7 par quatre bêtes. Dans la prophétie biblique une bête symbolise toujours une puissance, ou bien un dominateur qui exerce le pouvoir (Dan. 7.17,23).
Il est très important de savoir de quelle manière ces puissances totalitaires exercèrent le pouvoir. Cela commença par cet homme bien connu Nebucadnetsar, qui, subitement influencé par des fanatiques et saisi de mégalomanie, ordonna que soit mise à mort toute personne s’adressant à un autre dieu que ceux reconnus par l’empire. Qui donc n’a jamais entendu parler des trois hommes qui furent jetés dans la fournaise uniquement parce qu’ils invoquaient et servaient le seul vrai Dieu? La même accusation fut portée contre le prophète Daniel, lequel, à cause de cela, fut jeté en pâture aux lions. Mais subitement apparut la main écrivant sur la muraille: “Mené, mené, thékel, upharsin”, et c’est de cette manière, que par un écrit le dominateur apprit, alors que son ciel était serein, que son royaume avait été pesé et que ses jours étaient comptés. C’est ainsi qu’il en sera de nouveau à la fin de cette génération.
Pendant les deux derniers millénaires, l’autorité a de toute manière été exercée par Rome. Tout d’abord cette autorité fut politico-païenne, puis elle devint politico-pagano-“chrétienne”. Qu’ils soient empereurs ou papes, leur intention a toujours été d’agrandir cet empire, de le fortifier et de le défendre, le cas échéant de le rétablir. Ils le firent par tous les moyens possibles. Tous les autres royaumes, jusqu’à “l’Empire britannique” lui-même tombèrent en décadence et durent s’insérer dans ce développement général. Maintenant le grand empire soviétique s’écroule aussi, et le bloc de l’Est dans son ensemble est ébranlé afin que ce seul “Empire universel” puisse prendre place.
Dans cet empire romain, la foi trinitaire catholico-romaine fut proclamée dès le 4ème siècle comme étant la seule valable. Les empereurs, les papes, les princes et tous ceux qui possédaient quelque influence se sentirent obligés de rassembler toutes leurs forces pour veiller à atteindre ce but bien défini. Quiconque ne se tournait que vers le seul vrai Dieu, comme par exemple les Juifs et ceux qui professaient une autre foi, étaient pourchassés sans pitié. La fin a toujours justifié les moyens! Il y eut les croisades et beaucoup de guerres appelées “saintes et justes” et cela parce que derrière elles se tenait l’église “sainte et juste”.
Nous n’avons pas la possibilité de nous représenter aujourd’hui tout ce qui a été ainsi réellement perpétré. Celui qui peut voir les instruments de torture employés par la “sainte” Inquisition en ressort malade. L’intolérance à l’égard de ceux qui avaient une foi autre que la leur, et le fanatisme religieux aveugle qui dégénérait en haine mortelle, ont vraiment dépassé toute mesure. Quelques auteurs ont essayé timidement d’éclairer ce sombre chapitre. On ne pourra jamais assez clairement le dire: toutes ces atrocités ont été commises et légitimées en raison du funeste arrêt décrétant que dans cet empire romain une seule et unique foi était valable, à savoir celle représentée par l’église catholique romaine.
Les papes et les empereurs se partageaient le pouvoir. Aujourd’hui, on appellerait cela “joint-venture” ou “power-sharing”. Ils régnaient dans leur empire avec une indicible brutalité. Mais ce soi-disant “Saint Empire Romain” n’est aucunement saint, pour la bonne raison qu’il n’est pas le Royaume de Dieu. Il n’est que faussement présenté comme tel, à dessein ou par manque de connaissance. A aucune époque un apôtre ou un homme de Dieu appelé du Seigneur ne s’est mêlé de politique ou n’a exercé un pouvoir dans ce monde. Les vrais serviteurs de Dieu ont proclamé de tout temps le Royaume de Dieu et ont laissé la politique aux politiciens.
L’empire romain, composé de la puissance politique, économique et religieuse, s’élève maintenant à nouveau sous nos yeux et il s’étend. Une Europe unie a été de tout temps le rêve des papes et elle joue le plus grand rôle dans les prophéties du temps de la fin.
Quelle qu’ait été la forme de gouvernement de chaque pays ayant appartenu à cet empire romain, ou lui appartenant maintenant, que ce soient des démocraties ou des dictatures (car les Etats et les diverses formes de gouvernements sont venus et s’en sont allés), cette “église de l’empire” a survécu à tous ceux-là et demeure d’acier. Le Vatican sait utiliser chaque système d’Etat pour atteindre son but! Afin d’en imposer au public du monde entier, il acceptera toutes les autres communautés religieuses, pour ensuite en assumer le commandement. Aujourd’hui, on ne maudit plus et on ne met plus au ban. Aujourd’hui les bras sont ouverts à tous. Au cours de la même semaine, le pape reçoit successivement un politicien d’Israël et le chef de l’OLP. Les responsables politiques et religieux de tous les pays souverains viennent à lui, sans considération de leur conception du monde ou leur idéologie. Tous ont déjà compris que sans une visite au pape, ils n’obtiennent pas la considération nécessaire, fût-ce même dans leur propre pays. Le président des Etats-Unis, George Bush, s’est certainement conformé à ce que disaient ses conseillers, car lors de son voyage en Europe en mai 1989, il est allé en premier lieu présenter ses civilités au pape. Michaël Gorbatchev le fit également. C’est là que fut décidée la réunification de l’Allemagne. Après l’introduction de cette réunification, en novembre 1989, le Chancelier fédéral Helmut Kohl, depuis Berlin, remercia publiquement le pape pour cela. C’est ainsi que se fait la politique mondiale!
Conformément aux prophéties bibliques, après toutes les guerres qui auront lieu, des ennemis historiques deviendront amis et une paix apparente sera proclamée, afin que soit accomplie cette parole de l’Ecriture: “Quand ils diront: Paix et sûreté…” (1 Thess. 5.3.) Toute l’Europe est bouleversée. A l’Ouest comme à l’Est des hommes se sont levés en faveur de la paix. Ils ont démontré en proclament des slogans comme “des épées faisons des charrues” ou “amenons la paix sans faire parler les armes”. Ces derniers temps de grand progrès ont été atteints dans les négociations pour le désarmement. Cependant aucun politicien ne proclamera cette paix, mais bien l’Antichrist en fonction à ce moment-là, qui se présentera comme étant le pacificateur et le médiateur. Mais après tout cela la paix véritable et durable sera apportée par Christ, car Il est le Véritable Prince de la Paix.
En rapport avec le temps de la fin, le pasteur Markmann cite cette prophétie d’un voyant russe: «Peu avant sa mort, en 1900, le voyant russe Vladimir Soloviev publia sa célèbre ‘Courte relation sur l’Antichrist’. Devant le congrès mondial des peuples il fait dire cette parole à ‘l’homme de l’avenir’: ‘Peuples de la terre, je vous donne ma paix!’ et il termine par ces mots: ‘Peuples de la terre, les promesses sont accomplies, la paix mondiale et éternelle est assurée… Car désormais existe sur la terre une puissance centrale plus forte que le reste des autres puissances prises individuellement ou dans leur ensemble… Et désormais, aucune puissance n’aura la hardiesse de dire: ‘Guerre!’ lorsque je dis: ‘Paix!’. Peuples de la terre! Que la paix soit avec vous!’» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 67).
De telles paroles viendront de la bouche du chef religieux qui dans une grande mesure détermine la politique. Lorsque des apologistes chrétiens parlent du “Superhomme” du temps de la fin et qu’ils le cherchent dans le Judaïsme ou l’Islam, ils témoignent par cela d’une totale ignorance. Cet homme ne sera pas un athée, ni un Juif, ni un Musulman et pas davantage un Boudhiste ou un Hindou. Il s’agit là de l’homme couronné se considérant comme le souverain qui règne sur le monde entier. Ce même homme qui auparavant se présentait avec amabilité deviendra à l’heure H, dès que Satan sera entré en lui comme en Juda et se sera emparé de lui, celui qui mettra le comble au péché et à l’iniquité.
La réalisation de cette prophétie biblique ne concerne pas au premier lieu la Chine, ou les Etats-Unis, mais bien “l’Europe Unie”. Le pasteur Markmann écrit à cet égard: «Après la dernière guerre, le Vatican s’est engagé de façon logique pour une nouvelle Europe unie. Le pape Paul VI a constamment et tout particulièrement souligné la pensée de l’unification de l’Europe. Déjà ses prédécesseurs Pie XII et Jean XXIII se prononçaient pour la création d’une union européenne de caractère supra-national. Paul VI insista sur le fait que c’est la foi catholique qui autrefois avait ‘fait l’Europe’; que cette foi pourrait ‘dans une mesure incomparable contribuer à sa culture commune fondamentale, laquelle devrait animer la vie sociale et politique d’une Europe unie et lui insuffler une vitalité spirituelle’. La nécessité pour l’Europe de s’unir devient de jour en jour plus urgente, déclara-t-il en 1963» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 70).
Pour que le traité de Rome réussisse, le Vatican en a été la force motrice. Déjà en 1970 il établit des relations diplomatiques avec la commission de la C.E.E. à Bruxelles. Cela aboutira finalement à l’unification globale de l’Europe. Michaël Gorbatchev, qui fut hautement apprécié de beaucoup de gens et estimé dans le monde entier, a fait ressortir à nouveau la notion de “construction de la maison européenne” comme cela avait déjà été exprimé lors de la réalisation du traité de Rome en 1957. Des politiciens notoires et les membres du clergé se sont emparés de ce vocabulaire. Ces derniers temps, toutes les voix influentes présentent la pensée de l’union de l’Europe entière et l’expriment avec détermination.
«Le pape appelle à une ‘Europe sans frontières’. Le pape demande la construction d’une ‘Europe sans frontières’ qui n’ait pas renié ses racines chrétiennes. Il a confié ce ‘projet d’une Europe sans frontières’ à l’intercession de Marie, la Mère de Dieu, a-t-il dit lundi devant environ 6’000 personnes à Covadonga aux Asturies, la dernière station de son voyage de trois jours en Espagne» (Frankfurter Allgemeine Zeitung, 22.08.1989).
C’est de nouveau au pape qu’est venue la pensée juste de jeter un pont par-dessus le gouffre séparant l’Est de l’Ouest. La citation suivante donne de plus amples renseignements à ce sujet: «L’intérêt pressant du pape pour une Europe Unie sur un fondement religieux catholique s’exprime aussi dans la proclamation de saints protecteurs pour l’Europe. Le pape Paul VI déjà avait proclamé ‘Benedict de Norcia’ comme patron de l’Europe. Le pape Jean Paul II a proclamé maintenant pour l’église catholique universelle, en tant que saints protecteurs supplémentaires de l’Europe, les saints frères ‘Cyrille’ et ‘Methode’ qui ont oeuvré au neuvième siècle comme apôtres et docteurs des Slaves».
«Par la proclamation solennelle des saints Cyrille et Méthode comme patrons de l’Europe, Jean-Paul II voudrait montrer d’une part sa contribution à la formation de l’Europe, et d’autre part mettre l’accent sur le fait que le profil spirituel et culturel de l’Europe n’est pas seulement imprégné de la civilisation latino-romaine et des traditions spirituelles occidentales, mais qu’il est tout autant imprégné de la culture classique grecque et de la tradition byzantine et byzantino-slave».
«Le président de la conférence épiscopale d’Allemagne, le Cardinal Josef Höffner, déclara à ce sujet à Cologne, que l’action des deux nouveaux saints protecteurs en tant ‘qu’apôtres des Slaves’ peut être comparée à ce que saint Bénédict avait accompli dans l’Europe du Centre et de l’Ouest. Ces trois saints seraient donc pareillement des ’bâtisseurs spirituels de l’Europe, et même de toute l’Europe entière’»
«La décision du pape serait une invitation pressante, faite à tous dans l’ensemble de l’Europe, à se confier en l’intercession de ces trois grands saints et cela aussi dans le cadre des pas décisifs qui ont déjà été engagés sur le chemin d’une complète unité entre l’église catholique et l’église orthodoxe…» (O. Markmann, Endzeit, Entrückung, Antichrist, S. 72-73).
Le Vatican, par le moyen de ses organismes, joue le rôle principal dans la perspective de la réunification de l’Europe, tant à l’égard de la politique que de la religion. Sans lui les prophéties des temps de la fin ne sont pas concevables. Depuis la deuxième guerre mondiale, la stratégie qu’il pratique s’est fondamentalement modifiée au fil des ans, c’est-à-dire de ne plus user de violence, tout en gardant le même but. De l’avis des initiés, la deuxième guerre mondiale est estimée avoir été une tentative en vue d’arriver, par la violence et au moyen de la puissance militaire, à établir une Europe catholique.
Le bolchévisme athée était vu par le Vatican, et en général par la curie et les gouvernements de l’Ouest, comme le grand danger pour l’Occident chrétien. Mussolini s’est mis au service de l’église quand, en 1929, il céda au pape d’alors, Pie XI, l’actuel “Etat du Vatican” comme territoire souverain indépendant. Dès ce moment, le Vatican est redevenu de facto un Etat souverain.
Beaucoup d’historiens se sont occupés du rôle qu’avait joué l’église dans le fascisme et le national-socialisme jusqu’en 1945. Dans les alinéas suivants nous donnons quelques citations du livre “Abermals krähte der Hahn” du Dr Karlheinz Deschner, chapitres 7 et 68. Cet historien a fait, d’une manière très approfondie, des recherches sur les faits historiques.
«Le premier service que l’ex-socialiste (Mussolini) rendit au Saint Siège fut d’ordre financier, c’est-à-dire qu’il sauva de la banqueroute la ‘Banque de Rome’, ainsi que la Curie avec plusieurs de ses dignitaires qui lui avaient confié de fortes sommes, en lui injectant aux frais de l’Etat italien environ un milliard et demi de lires… Le cardinal Vannutelli, le doyen du soi-disant Saint Collège, déclara en ce temps-là déjà à son sujet qu’il avait été ‘élu pour sauver la nation et le rétablissement dans la prospérité’».
«Le pape Pie XI se vit obligé encore une fois le 13 février 1929 de mentionner Mussolini comme étant ‘l’homme que la Providence nous a envoyé…’. Remarquez entre parenthèses qu’après la signature de l’accord du Latran, le premier bourgmestre de la ville de Cologne, qui était en ce temps-là Konrad Adenauer, envoya aussi à Mussolini un télégramme de félicitations lui assurant que son nom serait écrit en lettres d’or dans l’histoire de l’église catholique».
«Alors que le monde presque tout entier condamnait l’agression fasciste (contre l’Abyssinie), l’église catholique, et tout particulièrement le haut clergé italien, se mit aux côtés de Mussolini. Le 27 août 1935, alors que les préparatifs de guerre tournaient à plein régime en Italie, le pape annonçait qu’une guerre de défense (!) ayant pour but l’expansion (!) d’une population croissante pouvait être légitime et juste. Quelques jours après cela seulement, quatre semaines avant l’attaque, 19 archevêques et 57 évêques envoyèrent un télégramme que publia ‘l’Osservatore Romano’ ainsi libellé: ‘L’Italie catholique prie pour la grandeur croissante de sa patrie bien-aimée qui, grâce à son gouvernement, est plus unie que jamais…’. L’archevêque de Tarente, après avoir lu une messe à bord d’un sous-marin, déclara que cette agression était une ‘guerre sainte, de croisade’… L’archevêque de Milan, le cardinal Schuster, qui avait béni en automne 1935 les troupes entrant en campagne, compara Mussolini à César, Auguste et Constantin, et il enseignait aux jeunes écoliers italiens que par l’oeuvre du Duce ‘Dieu avait répondu du ciel…’. Le 12 janvier 1938 encore, Mussolini reçut 72 évêques et 2340 prêtres dans le Palazzo Venezia où l’archevêque Nogaro demanda à Dieu dans son discours d’être au côté du Duce dans toutes ses batailles pour la prospérité de l’Italie chrétienne… ‘Dans un enthousiasme pieux, avec la voix et le coeur du peuple, nous nous écrions: Vive le Duce!’».
«En 1933 déjà, les évêques espagnols réclamaient dans une lettre pastorale, comme le pape le 3 juin dans une encyclique, ‘une sainte croisade pour la pleine restauration des droits de l’église’… Le beau-frère de Franco, Serrano Suñer, secrétaire de l’organisation des Jeunesses catholiques, qui devint plus tard ministre de l’Intérieur et des Affaires étrangères, était un ami de Mussolini et d’Hitler. Et à la fin juin 1942, il fut décoré par le pape de la grand-croix de l’Ordre de Pie IX. Deux mois auparavant Suñer avait déclaré en présence d’un correspondant d’un journal danois, que 15’000 Espagnols luttaient déjà sur le front de l’est et qu’au cas où l’Allemagne en aurait besoin, ce nombre pourrait être élevé à un million… Les évêques allemands sous la consigne directe du Cardinal secrétaire d’Etat Paccelli avaient rendue publique déjà le 30 août 1936 une lettre pastorale où il était dit par rapport à l’Espagne: ‘Quelle que soit la tâche qui incombe à notre peuple et à notre patrie à ce sujet, nous la considérons comme allant de soi. Puisse notre Führer, avec l’aide de Dieu, accomplir cet immense et dur travail de défense (!) avec une fermeté inébranlable et la coopération la plus fidèle de tous les concitoyens’. Le 3 janvier 1937 déjà, les évêques allemands cherchaient de nouveau, en rapport avec l’Espagne, à gagner leurs croyants à leur cause: ‘Bien-aimés diocésiens! Le Führer et Chancelier Adolf Hitler a vu depuis longtemps l’approche du bolchévisme, et sa pensée et son souci sont axés vers le but de détourner ce monstrueux danger de notre peuple allemand et de l’Occident’».
«La même année (1933), le catholique von Papen conclut le concordat entre l’Allemagne nazie et le Vatican… Dans les années 34 à 38, von Papen en tant qu’ambassadeur allemand à Vienne, prépara la prise du pouvoir nazi en Autriche».
«Les évêques allemands ne s’élevèrent jamais contre les meurtres judiciaires de leurs adversaires et la persécution de milliers de leurs adversaires libéraux, démocrates et communistes, car cela correspondait justement à leurs aspiration. Ils ne protestèrent jamais contre les horribles pogromes perpétrés à l’encontre des Juifs, ni contre la destruction de plus de 200 synagogues, contre l’humiliation, la déportation et la gazéification des Juifs que leur propre église avait en vérité sans cesse pourchassés et tués durant mille cinq cents ans. Jamais ils ne protestèrent contre le système national-socialiste en tant que tel. En revanche des éminences du clergé comme le cardinal Faulhaber de Munich, le Cardinal Schulte de Cologne, l’évêque Matthias Ehrenfried de Würzburg et d’autres déclarèrent (en 1935) être prêts à collaborer avec le nazisme et déplorèrent son élimination».
«Le 11 mars 1938, les troupes d’Hitler occupèrent l’Autriche. Le cardinal Innitzer de Vienne, qui en accord avec le Vatican et Schuschnigg avait recommandé la soumission en déclarant: ‘L’annexion est inévitable’, célébra l’entrée de la Wehrmacht au son des cloches et avec des drapeaux à croix gammée décorant son église. Et il demanda à son clergé de faire de même. Le 12 mars, il l’obligea à célébrer une messe de remerciements à Dieu. Lorsque le 15 mars Hitler reçut le cardinal en audience et lui assura la continuité des droits de l’église, tous les évêques autrichiens, à l’exception de l'évêque de Linz, encouragèrent le peuple à voter pour Hitler et ils terminèrent leur appel avec la salutation: ‘Heil Hitler!’».
Considérant le fait que le but politique avoué de cette église universelle est demeuré le même, les événements du passé devraient être compris comme un avertissement pour l’avenir. Le prétendu “Saint Empire Romain de la Nation allemande” consistait en un pouvoir religieux et politique. Cette formulation trouve sa justification dans la mesure où le Vatican s’est servi des Allemands d’une manière toute particulière pour atteindre son but. L’Allemagne joue également le rôle principal dans le processus d’unification de l’Europe, elle est “la locomotive du train tout entier”, et la plaque tournante de l’Est et de l’Ouest. Par prudence ou par crainte de l’église de Rome, beaucoup d’historiens n’ont rien écrit à ce sujet, ou alors ils n’ont mis qu’allusivement sur le papier cet épineux chapitre religieux.
Avant le commencement de la deuxième guerre mondiale le Vatican se concentra sur l’Allemagne, laquelle devenait toujours plus puissante. Cela commença par la Bavière catholique, et cela tout spécialement à Munich où, lors de sa tentative de putsch en 1923, Hitler avait encore échoué. En 1924 le Vatican conclut un concordat avec le pays de Bavière. Il est à remarquer que déjà celui qui devint plus tard le pape Pie XII était cette année-là nonce à Munich et qu’il le fut plus tard à Berlin.
Il y avait déjà en 1938 environ 40’000 opposants politiques enfermés, sans qu’un seul dignitaire ait élevé la voix en faveur de ces hommes que l’on avilissait ainsi. Franz von Papen déclara en tant que bon catholique: «Le nazisme est une réaction chrétienne contre l’esprit de 1789» (E. Paris, L’histoire secrète des Jésuites, page 217). Par cette déclaration il se rapporte indubitablement à la révolution française qui conduisit à la séparation de l’Etat et de l’église, et provoqua la fin du “Saint Empire Romain de la Nation allemande”. Lorsqu’à l’étranger des voix se firent entendre hautement contre les événements qui se passaient en Allemagne, l’éditeur de “Stürmer”, Julius Streicher, se défendit par ces mots: «… c’est la propagande anglo-saxonne des protestants contre nous». Celui qui savait que ses arrières étaient protégés par le pape se sentait simplement fort au-delà de toutes mesures.
Des initiés savent aussi que le Vatican considérait non seulement le bolchévisme comme son adversaire politique mais aussi l’église orthodoxe greco-russe séparée comme une rivale religieuse devant être mise à sa place, tout deux étant respectivement à vaincre. Seul celui qui est au courant du fait que les SS hitlériens étaient tout spécialement organisés et dirigés par des Jésuites en uniformes, dont Goebbels entre autres faisait partie, peut alors comprendre la raison pour laquelle, lors de l’entrée des troupes allemandes en Russie, aucun édifice religieux ne fut endommagé dans l’Ukraine catholique romaine, alors que dans le reste de la Russie ceux-ci furent détruits sans aucun scrupule. Nous donnons encore une fois ci-après quelques citations du livre “Abermals krähte der Hahn” du Dr Karlheinz Deschner, chapitres 67 et 68: «Après l’attaque-surprise allemande contre l’Union Soviétique en 1941, l'évêque catholique des troupes en campagne (Franz Justus Rarkowski), dont même les milieux catholiques avouaient quant à ses lettres pastorales, ‘qu’elles regorgeaient de preuves de soutien à la guerre nationale-socialiste’, adressa une parole pastorale aux membres catholiques de l’armée dans laquelle il est entre autres dit: ‘Comme si souvent déjà dans l’histoire, l’Allemagne est devenue dans le temps présent le libérateur et le pionnier de l’Europe… Beaucoup d’Etats de l’Europe… savent bien que la guerre menée contre la Russie est une croisade européenne… Cet événement puissant et qui vous oblige à entrer en ligne dans l’Est vous amènera à comprendre combien indiciblement grand est le bonheur de pouvoir être allemands’».
«Et dans un mémoire de tous les évêques catholiques d’Allemagne du 10 décembre 1941 les dignitaires de l’église confessent: ‘… C’est avec satisfaction que nous poursuivons la lutte contre le pouvoir du bolchévisme, contre lequel nous, évêques allemands, avons mis en garde l’Allemagne catholique dans de nombreuses lettres pastorales de 1921 à 1936 et l’avons appelée à la vigilance, comme cela est bien connu du gouvernement du Reich’».
«Le grand pape de la paix garda aussi le silence. Il garda également le silence sur la destruction de presque 2’000 églises, de plus de 500 synagogues et du meurtre de nombreux ecclésiastiques pendant la guerre de l’Est. Le Vatican voulait-il donc, comme le firent les armées d’Hitler dans d’autres territoires occupés, ne propager en Russie orthodoxe également que le catholicisme?… Au sujet de la collaboration des Jésuites avec les SS et la Gestapo, le général des Jésuites, le comte Ledochowski (1866-1942, général de l’Ordre depuis 1915), avait déjà eu des pourparlers en 1940 avec les représentants des services secrets hitlériens… Des documents nous disent que depuis 1919, le Vatican avait essayé de renverser le régime communiste… Le Vatican avait l’intention ‘d’envoyer autant de prêtres que possible dans les territoires occupés de Russie, afin de préparer le terrain en vue des plans futurs de la politique vaticane à l’égard de la Russie’. Le 8.11.1941, le commandant en chef de la Wehrmacht recommanda aux chefs d’états-majors des armées de l’Est ‘de tenir compte de l’accord conclu avec le Vatican… de faciliter l’activité missionnaire des prêtres catholiques dans les territoires occupés…’. Et un chef des services secrets allemands, le général SS Schellenberg, écrivit dans un rapport de 5 pages au Ministère des affaires étrangères concernant une conversation avec le pape: ‘Le pape fera tout son possible pour assurer la victoire allemande. Son but est la destruction de la Russie’».
«… vingt ans plus tard le Dr Adenauer disait: ‘C’est pourquoi nous gardons vis-à-vis de ce monde (de l’Est) qui est à la vérité notre ennemi mortel, la plus grande vigilance… Cependant il ne s’agit pas seulement de la zone d’occupation soviétique, mais bien de la libération de toute l’Europe de l’Est se trouvant derrière le rideau de fer… L’Allemagne ne sera pas la proie du communisme athée, mais au contraire elle le fera tomber’».
En avril 1941, lors de l’entrée des troupes allemandes en Yougoslavie, les Croates qui étaient catholiques-romains furent pleinement épargnés, alors que les Serbes, qui eux étaient orthodoxes, furent massacrés en masse. Le mouvement catholico-fasciste croate, les Oustachis, pactisèrent avec le commandement militaire des troupes d’occupation, commandement largement dominé par des catholiques romains. Il est bien connu que l’archevêque Stepinac avait entrepris la coordination. Il put annoncer lui-même au pape que 250’000 Serbes avaient été convertis au catholicisme romain par la violence. Des deux millions d’orthodoxes environ que comptait en ce temps-là la population de la Croatie, 600’000 furent assassinés selon les données officielles. D’autres estiment le nombre de personnes assassinées à 800’000. Non seulement les Juifs, ainsi que d’autres groupes ethniques, furent massacrés sans scrupules, mais encore des minorités ayant la même appartenance nationale le furent aussi, pour la seule raison qu’ils avaient une autre conviction de foi que celle des catholiques romains.
Lors de l’entrée des troupes nazies en Pologne, un massacre des protestants allemands eut lieu. Ce que l’on appela “le bain de sang de Bromberg” est devenu un fait notoire. En ce temps-là, on parlait du massacre de plus de 40’000 personnes, principalement d’hommes, venant des territoires régis par l’administration polonaise. D’après ce que l’on dit, l’appel à perpétrer ce massacre était aussi venu de la chaire des églises. Récemment le nombre des morts fut estimé passablement en dessous de ce chiffre.
Il n’est pas difficile de percer à jour ce qu’Hitler voulait dire par cette déclaration: «Mais j’ai besoin, pour la construction d’un grand mouvement politique, des catholiques de Bavière aussi bien que des protestants de Prusse. Le reste viendra plus tard» (K. Deschner, Ein Jahrhundert der Heils geschichte, Volume I, S. 360). Des théologiens évangéliques de premier plan ont également collaboré avec le nazisme, et cela en opposition avec “l’église protestante”. Au lieu de la bénédiction éternelle de Dieu, ils se trouvent chargés de la malédiction temporelle. Ce qui serait advenu plus tard, nous l’aurions vécu en cas d’une victoire d’Hitler. L’action de “nettoyage” des Juifs, des minorités ethniques et des adversaires politiques, aurait été suivie d’une deuxième action de nettoyage, c’est-à-dire de celle des protestants.
Le 9 avril 1945 encore, soit un mois avant la fin de la guerre, le pasteur luthérien Dietrich Bonhoeffer fut exécuté après deux ans d’emprisonnement sur l’ordre personnel du catholique Himmler, à Flössenberg. Tous les groupes de jeunesse protestants étaient interdits dans le IIIe Reich. Premièrement ce fut aux porteurs de la Parole de l’église protestante qu’on s’en prit, à ceux qui s’étaient élevés ouvertement contre la dictature nationale-socialiste. Puis se fut au tour de tous les croyants des églises libres et autres communautés de subir les mêmes rigueurs. La conception naturelle de l’église romaine et du dictateur qui lui était fidèle, à savoir la certitude qu’aucune foi en dehors de celle qu’ils professent n’a le droit d’exister, est mortelle pour toutes les autres. Mais c’est avec respect qu’il doit être mentionné ici le fait que du côté catholique également la conscience agissait en reprenant quelques-uns, lesquels élevèrent leurs voix contre l’injustice.
En considérant ces faits, on peut sans autre se demander s’il existerait encore aujourd’hui une église protestante et des églises indépendantes dans une Europe gouvernée par un régime hitlérien allemand. Les Jésuites engagés et leurs organisations, tout particulièrement, voudraient enfin arriver à ce qu’ils recherchent depuis la Réformation: présenter au pape “l’église une, sainte, catholique et apostolique” conformément à ce qui est formulé dans la profession de foi catholique. «En 1915 (!) au milieu de la Trêve de Dieu, le pape Bénédict XV qualifie les partisans des ‘sectes évangéliques’, comme étant des ‘émissaires de Satan’ des fondateurs de ‘chaires pestiférées’ et les porteurs de ministère spirituels sont comparés à des ‘brigands et des voleurs’» (O. Markmann, Irrtümer der katholischen Kirche, S. 22). Personne ne peut comprendre la citation suivante: «Le Jésuite Mayrhofer d’Ingolstadt enseignait dans son ‘Miroir du prédicateur’ qu’on n’allait ‘pas plus à l’encontre de la justice en demandant la mise à mort des protestants qu’en réclamant la peine capitale pour les voleurs, les faux-monnayeurs, les meurtriers et les séditieux’» (E. Paris, Histoire secrète des Jésuites, page 56).
En compilant de nombreuses documentations, il est possible de définir aussi bien la position que le comportement de l’église catholique au cours de la deuxième guerre mondiale. Jusqu'à même en tirer la citation suivante que le Vatican fit publier le 3 mai 1945 par le général Franco dans la presse espagnole, à Madrid, à l’occasion de la mort de Hitler: «Adolf Hitler, fils de l’Eglise catholique, est mort en défendant la Chrétienté. On comprendra donc que notre plume ne trouve pas de mots pour pleurer sa mort alors qu’elle en avait tant trouvés pour exalter sa vie. Sur ses restes mortels se dresse sa figure morale victorieuse. Avec la palme du martyre, Dieu remet à Hitler les lauriers de la victoire» (E. Paris, Histoire secrète des Jésuites, page 273).
Beaucoup de ceux qui ont crié: «Heil Hitler!» ne savaient réellement pas ce qu’ils faisaient, mais les dignitaires de ce temps-là n’auraient-ils pas pu le savoir? Cependant ils levaient leur bras et témoignaient par leur cri de «Heil Hitler» [N. d. T.: Heil signifie aussi “sauve”] qu’à présent le salut venait de Hitler, au lieu de venir de Dieu. Né en 1933, je connais cela pour l’avoir vécu. Assez souvent j’ai observé les armées défilant pour la parade! Quelle puissance se dégageait d’un si grand nombre de voix criant: «Sieg Heil! Sieg Heil!» (Vive la victoire!). Beaucoup plus tard seulement, avec l’écroulement de la dictature de Hitler, je devins conscient que nous appartenions à une génération de guerre séduite, méchamment trompée et dupée. La publication des atrocités commises et le dévoilement de l’holocauste des Juifs ont laissé beaucoup de gens stupéfaits et sans voix. Il y a encore aujourd’hui des personnes qui nient cela, parce qu’elles ne peuvent tout simplement pas concevoir une telle cruauté allant jusqu’à gazer des hommes, des femmes et des enfants innocents, et qu’elles ne peuvent placer cette action dans son contexte. Au nom de Dieu et du peuple allemand ont été accomplis au 20ème siècle les crimes les plus abominables. Aujourd’hui encore résonnent aux oreilles de beaucoup de personnes les mots de propagande des temps nazis. Beaucoup se souviennent encore que l’on proclamait avec enthousiasme: «… et une seule foi dans le monde entier…». Sur la boucle des ceinturons des soldats se trouvait écrit: “Dieu avec nous!”. Quel blasphème!
Pendant la seconde guerre mondiale, plus de 55 millions de personnes ont été “chauffées à blanc” par la propagande, mais les vrais instigateurs de cela demeurent encore impunis. «Le cardinal Frings, de Cologne, qui avait déjà parlé le 16 décembre 1945 lors d’une allocution à la radio d’une unicité du christianisme (c’est-à-dire évidemment de celle du catholicisme romain), fut le premier à réclamer publiquement, lors de la journée catholique du 23 juin 1950 à Rome en rapport avec l’occident, le réarmement des Allemands et l’établissement d’une paix fondée sur ‘l’ordre de Dieu’… L’évêque Muench, comme Pie XII, demanda dans une lettre pastorale, en 1945, que l’on ait de la ‘retenue’ à l’égard des criminels de guerre allemands. Cet évêque reçut en 1951 du Président de la république allemande, la Grand-croix du mérite envers la République et il fut nommé cardinal par le pape Jean XXIII» (K. Deschner, Abermals krähte der Hahn, S. 647-650).
La citation suivante est tout particulièrement instructive: «Après l’écroulement des régiments catholiques, ce furent précisément et de façon significative les cloîtres franciscains de l’étranger qui devinrent les refuges de ceux qui avaient mis à mort des masses de gens, Klagenfurt en Autriche, Modène en Italie, mais aussi ceux en France» (K. Deschner, Abermals krähte der Hahn, S. 625). Ils s’y connaissaient visiblement très bien et savaient où trouver non seulement des portes ouvertes, mais aussi des bras ouverts. Même Paul Touvier, le boucher de Lyon, complice français du meurtrier de masses Klaus Barbie, fut arrêté en mai 1989 dans un couvent catholique où il vivait en sécurité depuis de nombreuses années.
Après la défaite de l’armée allemande à Stalingrad, le pape essaya d’attirer les Etats-Unis de son côté pour combattre le bolchévisme. La seule condition que le président Roosevelt posa était que Hitler démissionne. Le pape supplia ce dernier de capituler. Mais cette fois le dictateur assoiffé de puissance fit la sourde oreille. Les évêques catholiques qui avaient publié leur solidarité avec Adolf Hitler en mars 1933 à la conférence de Fulda s’exprimèrent tout différemment en 1945, et ils suivirent une tout autre stratégie pour atteindre le but fixé, à savoir une Europe politico-religieuse unie.
Ce qui n’avait pu être réalisé par la violence des armes deviendra désormais et sous peu par la voie diplomatique, une réalité. Alors que des millions de gens — réfugiés, prisonniers de guerre, déportés dans des camps de travail — devaient subir les conséquences de la guerre, le clergé n’hésita aucunement à changer de cap et à faire flotter sa bannière au vent nouveau. Les innocents ont souffert des suites de cette guerre alors que les véritables coupables vivaient en sécurité et continuaient à jouer leur rôle avec une grande élévation.
Depuis le deuxième Concile du Vatican (1962-1965) les aiguillages ont été de nouveau mis en place. Les églises protestantes ne sont plus maudites et traitées d’infidèles, mais sont reçues à bras ouverts en tant que frères séparés. La contre-Réformation est terminée. Chose étrange, aucune des nombreuses malédictions formulées contre les protestants, et celles faites principalement au Concile de Trente, n’ont été retirées. Jusqu’aujourd’hui, aucune parole d’excuse n’a été formulée par le pape et l’église de Rome à l’égard des Juifs, des Protestants et des personnes professant une autre foi que la leur.
Jamais encore la vie des autres n’a joué de rôle chez les dominateurs de Rome. Quiconque se trouvait sur le chemin de leur ambition de puissance, qu’il soit adulte ou enfant, ennemi politique ou religieux, fut supprimé. Néron, Dioclétien, Constantin et d’autres encore ont ouvert ce chemin, et cette tendance a continué plus tard chez les papes romains. Quiconque ne se soumettait pas à eux était poursuivi et assassiné, et cela sans égard à ce qu’il pouvait être: païen, juif, musulman, ou chrétien soumis à une autre foi que la leur. Leur seul crime était de ne pas professer appartenir à l’église catholique romaine.
C’est Constantin qui est à proprement parler le fondateur de cette “église de l’empire” et qui lui donna d’exercer sa puissance brutale. Il prétendit avoir vu dans le ciel une croix de feu à côté de laquelle était écrit: «Par ce signe tu vaincras». Ce meurtrier, qui fit mourir plusieurs personnes dans sa propre famille (ses deux beaux-frères Licinius et Bassanius, son neveu, le fils de Licinius, son beau-père Maximilien, son fils Crispus et sa femme Fausta) était en même temps un habile politicien. Pour lui, l’église représentait un facteur de puissance et il s’en servit. En effet tout d’abord, il laissa faire également les païens. C’est à partir de ce temps-là que fut établie, en rapport avec les persécutions et les meurtres, l’église de l’empire pagano-chrétienne. Augustin, le prince de l’église, exalta presque 70 ans plus tard l’église comme étant “l’Etat de Dieu”. Pour lui Satan était déjà lié, alors que l’état des choses donnait la preuve du contraire: c’est-à-dire que Satan venait tout juste d’être délié!
Le jour consacré au dieu soleil fut déclaré anniversaire de la naissance du Fils de Dieu. Jupiter, Diane et autres divinités masculines ou féminines furent destitués, alors que Pierre, Marie et d’autres furent proclamés saints et furent élevés à leur place. Lors de l’institutionnalisation de ce “christianisme”, ce qui en somme a eu lieu fut une l’accaparement complet du culte des idoles gréco-romaines et la continuation du culte qui leur était rendu. Les dieux païen furent simplement échangées contre des saints et des patrons. L’ensemble de la population de l’empire romain fut soumise par la force à cette puissance politico-religieuse. Ceux qui ne voulurent pas l’accepter ou qui, par motif de conscience, ne purent s’y soumettre furent éliminés. La collaboration de l’Etat et de l’église dans ce travail ne laissait aucune chance à ceux dont la profession de foi était différente. Que ce soit dans le commerce, les métiers, les corporations, partout le boycott et la persécution étaient à l’ordre du jour.
Lorsque l’église catholique romaine aura demandé des excuses pour les millions de personnes qui ont perdu la vie à cause des poursuites exercées contre elles, alors seulement elle aura le droit de parler de “la protection de la vie de ceux qui ne sont pas encore nés”. On veut subitement protéger ceux qui ne sont pas encore nés, tandis que les vivants ont été et sont encore livrés à la mort! N’est-ce pas précisément des papes qui ont lancé l’appel aux croisades et qui ont béni les mercenaires pour la vie desquels ils ne donnèrent absolument rien? Lors de ces croisades ou de ces guerres religieuses, a-t-on pris garde aux femmes enceintes, aux enfants, et en somme aux vies humaines? Combien n’est-il pas funeste que soit sans cesse mis à jour, dans le voisinage des couvents, des squelettes d’enfants!
Dans “Le catéchisme catholique pour adultes”, à la page 256, se trouve écrit que l’église est un sacrement. Tous savent généralement qu’il y dans l’église romaine sept sacrements. Mais lorsqu’on dit que l’église elle-même est un sacrement, il doit sans doute s’agir de quelque chose de nouveau! Voici la citation: «L’Eglise en tant que Sacrement de l’Esprit. Difficultés avec l’Eglise. A la question de connaître l’endroit où se trouve le Saint-Esprit, la confession de foi de l’Eglise répond par cette déclaration: ‘Je crois (à) l’Eglise catholique, une, sainte et apostolique’. L’Eglise reconnaît donc qu’en elle et par elle l’Esprit de Jésus-Christ poursuit son action dans l’histoire. Elle croit qu’elle est l’endroit, voire le sacrement, c’est-à-dire le signe et l’instrument de l’action du Saint-Esprit».
Entre la confession des lèvres et la réalité existe cependant une différence aussi grande qu’entre le ciel et la terre. Ce n’était certainement pas l’Esprit de Christ qui a agi avec une telle cruauté au cours de l’histoire de l’Eglise. Et c’est bien parce que dans cette église tout ce qui s’est passé est connu que l’on trouve à la même page du catéchisme catholique pour adultes cette prise de position: «C’est à peine si une autre déclaration de foi suscite autant d’incompréhension et d’opposition, voire de haine que celle-ci. En fait beaucoup de chrétiens catholiques pratiquants ont même des difficultés avec l’Eglise. Ce n’est pas qu’un petit nombre d’entre eux seulement qui disent: ‘Pour Jésus, oui, mais pour l’Eglise non!’. Le reproche principal fait à l’Eglise est qu’elle a, au cours de son histoire, trahi le message original de Jésus. Parce que Jésus — voici leurs objections — était pauvre et qu’Il intervenait en faveur des pauvres; par contre l’Eglise serait riche, elle pactiserait avec les riches et les puissants et elle aurait manqué de s’occuper des questions sociales. Jésus prêchait l’amour et cela même à l’égard de l’ennemi. Par contre l’Eglise serait intolérante et persécuterait (comme cela est montré aux yeux de tous par l’Inquisition) ses adversaires avec une brutale cruauté… Que doit donc dire un chrétien catholique à l’égard de cette ‘énumération de péchés’? Il n’a besoin de rien enjoliver ou camoufler. L’Eglise, qui précisément proclame le pardon des péchés, peut en toute confiance confesser sa propre faute, comme le fit le pape Adrien VI au Reichstag de Nuremberg (1522-1523) ou encore le pape Paul VI lors du Concile de Vatican II (1962-1965). Le Christ n’a donc pas besoin de nier les pages d’ombres de l’histoire de l’Eglise».
Auprès de Dieu les choses ne se passeront certainement pas aussi simplement que cela se trouve écrit dans le catéchisme catholique. Le pardon ne peut être accordé que là où une véritable repentance a lieu. Dieu ne va pas pardonner ces actes cruels, mais au contraire Il va venger le sang innocent qui a été versé (Apoc. 6.9-10; 18.7,8), car les choses ont été faites avec préméditation. Si la perspective d’une persécution des chrétiens croyant en la Bible n’était pas devant nous, nous pourrions considérer ce chapitre comme étant clos. Mais conformément aux prophéties de l’Apocalypse ce qui arrive maintenant est le rassemblement politico-religieux, puis le boycott et la persécution, au point “… que personne ne peut acheter ni vendre, sinon celui qui a la marque, le nom de la Bête, ou le nombre de son nom” (Apoc. 13.17). Ce qui s’est passé pour les Juifs lors du IIIème Reich, et déjà auparavant à diverses époques, arrivera de même pour les chrétiens qui croient conformément à la Bible et qui devront passer par un court laps de temps de persécution. Leur crime consistera en ce qu’ils n’appartiendront pas à une dénomination reconnue, et par cela ni au Conseil Mondial des Eglises ni à l’église romaine. On les considérera comme des hérétiques et comme des gens que la société ne peut tolérer. Lorsque par exemple une personne cherchera du travail et que la religion devra être mentionnée, on pourra tout de suite décider si cette personne recevra ou non le travail. Sera-ce possible que les politiciens arrivent encore à protéger la vie et la dignité des individus, et cela plus particulièrement de ceux qui pensent et qui croient différemment?
Pour confirmer la Parole de la Bible, cet empire est appelé bibliquement “une bête”, laquelle a reçu un coup d’épée qui a provoqué une plaie (Apoc. 13.14). L’épée de l’Esprit est la parole de Dieu et c’est avec cette Parole de Dieu que les réformateurs ont porté une plaie mortelle à cette puissance. C’est pour cette raison que tous ceux-ci sont considérés par cette puissance mondiale comme des serviteurs de Satan et qu’ils représentent pour elle une perturbation et une menace. Cependant, comme le dit la prophétie biblique, la plaie mortelle se guérira et c’est ce qui fera l’étonnement et l’admiration du monde entier (Apoc. 13.3-12). Ce processus de guérison est actuellement très avancé.
Lorsque les églises protestantes et églises libres ont commencé, toutes avaient comme thème central la prédication de l’Evangile. Cependant, pour la plupart d’entre elles, il s’agit en fait aujourd’hui davantage de traditions leur ayant été transmises. Les conducteurs de chacune de ces dénominations sont spirituellement aveugles et ne remarquent pas où les conduit le chemin qu’ils ont pris. Même ceux qui sont comptés parmi les fondamentalistes n’ont aucune vision claire à l’égard des prophéties bibliques qui s’accomplissent maintenant sous nos yeux; et ils n’arrivent pas, à la lumière de la Parole révélée, à les mettre en relation les unes avec les autres. Plusieurs d’entre eux sont victimes de la “démythification”, les autres de la “théorie libérale de l’affranchissement”. Ce qui est resté du côté protestant, c’est aussi un christianisme populaire et nominal, un baptême et un christianisme ayant une apparence de fidélité. Seul un nombre infime et toujours plus restreint de ses membres a fait une expérience avec Christ et peut être mis au rang de ceux qui croient la Bible.
Lors des rencontres préparatoires du Concile “Vaticanum Secundum” le pape Jean XXIII a créé un secrétariat pour les questions oecuméniques sous la direction du Cardinal Augustin Bea. Tout un travail a été accompli; ce qui a été formulé est destiné à chacune des églises séparées, de telle sorte qu’elles puissent sans autre comprendre leur propre langage et qu’elles ferment les yeux sur les différences qu’elles ne devraient pas franchir. Dans le “Lexique pour la théologie et l’Eglise” volume 13, S. 12-26, Herder écrit ce qui suit au sujet du Concile Vatican II et concernant le thème “Oecuménisme et unité”. Il est très riche en renseignements pour tous ceux qui veulent le consulter.
«Le Secrétariat est un canal créé pour la communication en vertu de la volonté et de l’autorité papale, et un moyen d’aider sous les formes les plus diverses le travail d’ensemble pour la réalisation de la pleine unité… Paul VI est parti d’une semblable compréhension alors qu’il était encore cardinal et parla aux obsèques de Jean XXIII, au Dôme de Milan, le 7.6.1963 et qu’il discourut sur ‘l’universalité de la foi catholique’ et de ‘l’oecuménisation de l’Eglise romaine’… Pour lui, ‘l’oecuménisme intérieur de la catholicité’ avait le sens de l’unité dans la diversité, avec de grandes possibilités de développement dans une nouvelle période de l’histoire de l’Eglise».
«Eu égard aux autres communautés chrétiennes, il s’agit ici de la véritable reconnaissance de l’héritage chrétien des frères séparés. Cela signifie qu’il faut avoir une véritable prise en considération de toutes les ‘traces’ ou ‘éléments’ de l’Eglise qui par la grâce de Dieu subsistent et sont encore vivantes parmi les frères séparés; il ressort de cela que ceux-ci appartiennent réellement à l’Eglise — même si c’est à un degré différent — quand bien même c’est imparfait et incomplet».
«Dans ce qui suit (§ 7) il n’est parlé que de séparations et de divisions. A cause de ‘faiblesses humaines’, on en est arrivé à des disputes, à de la méconnaissance réciproque et à une aliénation à l’intérieur du troupeau de Jésus-Christ, de telle manière que certaines parties de l’Eglise se sont séparées et organisées en groupements indépendants. A cause de cela l’Eglise de Christ a été cruellement mutilée. Parce que l’Eglise ne peut être qu’une il n’y a, à côté de l’Eglise régie par le successeur de Pierre, ‘aucune autre Eglise qui puisse se reconnaître comme étant unique et véritable’. Aucune Eglise séparée de la chaire de Pierre ne peut de la même manière appartenir à cette Eglise d’une façon à la fois visible et céleste. — Au § 8, l’accent est mis sur l’indispensable unité avec la Tête, laquelle n’exclut pas la diversité à l’intérieur du Corps. Une trop grande uniformité pourrait porter préjudice à la beauté du Corps. De là vient la signification des traditions propres, particulièrement chez les respectables églises d’Orient. Mais plus il sera donné de place à la diversité, d’autant plus sera nécessaire une seule autorité».
«Celui qui, de bonne foi, vit dans une Eglise séparée ne sera pas considéré par la véritable Eglise comme un étranger (§ 9). Mais il lui manque tant de moyens de salut et en particulier la direction par l’enseignement qui contribue à préserver intégralement la foi et les usages. La séparation cause des dommages à la croissance intérieure et extérieure de la famille de Christ. C’est pourquoi le voeu du Concile est que tous les ‘dissidents’ aient souci de la parfaite unité du troupeau de Christ et viennent se réunir au seul parcage (§ 10). C’est pourquoi à cet égard il faut toujours prendre en considération l’héritage commun et la relation spirituelle qui subsiste: ‘Nous sommes demeurés frères’».
«A la suite d’erreurs commises des deux côtés dans le passé, les chemins des frères d’un seul peuple chrétien ont divergé dans différentes directions; ils se sont séparés. Il arrivera que, dans l’esprit de repentance et d’expiation de la part de tous les chrétiens, tous seront rassemblés dans la seule maison du Père (§ 31)».
«Les chrétiens doivent constituer un front commun contre la pénétration de l’athéisme et du communisme (§ 35)».
«Toutes les parties de l’Eglise doivent croître également ensemble sous une seule Tête qui ne provienne ni de l’Orient ni de L’Occident, mais qui soit le Père de tous (§ 47)».
«Dans ce qui suit, les conditions concrètes de la réunification sont citées et le chemin de cette réunification est décrit. Ceux de l’Orient doivent savoir une chose: s’ils veulent se joindre et reprendre leur place, il ne sera pas demandé à ceux qui reviennent à la maison plus que ce qui est requis pour devenir membres de l’Eglise. (§ 48). Ils devront faire aveu de la profession de foi, dans laquelle la reconnaissance de l’unité de l’Eglise est inclue, sans devoir renier les erreurs dans une forme simple. Il sera reconnu à ceux de l’Orient le droit de conserver leur propre discipline (§ 50). Leurs voeux sont valables et peuvent continuer d’être exercés (§ 51)».
«Parlons donc aussi avec nos frères ce langage évangélique qu’ils comprennent et qui les touche. Disons-leur que la primauté de Pierre est tout d’abord une diaconat, une tâche pastorale, un service que le conducteur des apôtres a reçu du Christ, non pour exercer un pouvoir ni encore pour régner, mais pour paître le troupeau de Christ, car finalement les pleins pouvoirs juridiques de Pierre sont néanmoins attribués en vue de sa tâche pastorale… C’est là la véritable image des bergers souverains dans l’Eglise, laquelle exerce d’une manière toute particulière sa puissance d’attraction sur les frères séparés, lesquels sont conduits uniquement par le moyen de l’amour et avec une forte main vers le seul asile de Christ, lequel est l’Eglise catholique».
«Que partout aujourd’hui, à toutes les communautés de Christ séparées à qui Dieu donne le désir d’unité entre tous, soit montré son véritable but: l’Eglise comme étant la seul maison du salut pour tous».
«Le chapitre suivant (§ 50) représente pour chaque chrétien individuellement un appel à répondre à l’invitation de l’Eglise mère. L’existence en eux des éléments de l’Eglise seront perçus uniquement comme un appel à entrer dans l’unité de l’Eglise catholique. Ceci est plus particulièrement valable pour les Saintes Ecritures et les Sacrements qui appartiennent à l’Eglise de Christ et sont des moyens pour parvenir à l’unité. De plus, les chrétiens ne sont pas seulement vus en tant qu’individus, mais également ‘unis dans leur communauté’».
«Cependant, ‘celui qui veut obéir de tout son coeur à la volonté de Christ et croître dans les rangs de l’oecuménisme, doit toujours davantage se placer sous la direction de l’Esprit de Christ, dans cette Eglise, laquelle seule est la Maison de Dieu comprenant diverses habitations dans l’unité de la foi, de la conduite et de la communion, sous l’autorité du vicaire de Christ,’ le pape de Rome».
«Tous les baptisés forment déjà maintenant une communauté en Christ. Les catholiques doivent aussi reconnaître leur culpabilité concernant ces divisions et prier Dieu qu’Il ramène à Sa manière Son peuple divisé à la parfaite unité».
«La nécessité d’appartenir à la vraie et unique Eglise est présentée comme principe de base dans le premier chapitre sur l’oecuménisme catholique, et il est exposé de telle manière à pouvoir vaincre les difficultés et les appréhensions des frères séparés».
«Le mouvement oecuménique a uniquement à faire avec la ‘préparation’ de voies qui doivent finalement amener à la restauration de l’unité de tous les chrétiens dans le troupeau de Christ».
Il est très intéressant de lire les documents et les éclaircissements de l’ensemble du Concile Vatican II dans l’ouvrage de Herder que nous venons de mentionner. A la page 747 il est écrit pour terminer: «Rome, en Saint Pierre, le 7 décembre 1965. Moi, Paul, évêque de l’Eglise catholique». Si le tracé en est aussi parfaitement découpé, c’est à seule fin que les Eglises séparées y aient libre accès et soient attirées dans les bras de l’Eglise-mère, étendus pour les accueillir. Tous ceux qui ont été baptisés dans la formule trinitaire seront reconnus valablement baptisés par l’Eglise. Il y a quelques années il n’en était pas encore ainsi et les convertis y étaient baptisés à nouveau.
L’heure de la décision est venue, l’instant approche où le point de non-retour sera atteint. Le dernier avertissement venu du Ciel est: “Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas à ses péchés et que vous ne receviez pas de ses plaies” (Apoc. 18.4). Celui qui, au temps de la pleine réunion religieuse, se trouvera dans la grande “Eglise de l’Unité” ne pourra pas appartenir à l’Eglise de Jésus-Christ. Cela concerne aussi tous ceux qui seront membres d’églises indépendantes et de tendance de foi protestante, dont les dénominations, par le moyen du Conseil Mondial des Eglises, retourneront dans le sein de l’église de Rome. Chaque dénomination porte automatiquement la marque de la bête, laquelle est le signe de ralliement de “l’église-mère”. Quiconque reconnaîtra la doctrine trinitaire catholique romaine et sera baptisé dans la formule trinitaire lui appartiendra sans autre, selon le sens de cette église, et il n’aura pas besoin d’autres formalités d’adhésion.
La pensée moderne de l’unité est basée sur une incompréhension de la prière sacerdotale de Jésus, dans laquelle le Sauveur a prié pour l’unité des rachetés. A cet égard Il avait dans Sa pensée les Siens; Il ne parlait pas d’une unité de diverses orientations de foi dans l’église de Rome, sous l’autorité du Pape. Voici les paroles de Sa prière: “… afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un; moi en eux, et toi en moi; afin qu’ils soient consommés en un et que le monde connaisse que toi tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé” (Jean 17.22,23). Seul celui qui est né de nouveau peut être inclus dans cette unité divine. Ici, vous trouvez d’une part l’unité biblique avec Christ et Son Eglise; et d’autre part vous trouvez l’unité mondiale, non biblique, dans l’église de Rome. Chacun décide pour soi-même à laquelle des deux il veut appartenir.