LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie?

 

CHAPITRE 17

 

L’HOMME JESUS, LE CHRIST

 

“Voici l’homme!”, dit Pilate (Jean 19.5). Dans les Saintes Ecritures, le Seigneur est si clairement décrit dans Son humanité, de Sa naissance à Sa mort, que maintes personnes n’arrivent justement pas à comprendre ce fait. Comme tout autre homme Il est né dans ce monde, a été emmailloté dans des langes et placé dans une crèche (Luc 2.7). Il a mangé et bu, Il a été fatigué et a dormi, Il a pleuré et prié. En mourant Jésus s’est écrié d’une voix forte: “Père, entre tes mains je remets mon Esprit. Et ayant dit cela, il expira” (Luc 23.46). C’est en tant que Substitut pour nous tous, parce qu’Il prenait notre place et que, par conséquent, Il devait expérimenter d’une manière concrète notre séparation d’avec Dieu, qu’Il s’écria: “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?” (Mat. 27.46). C’est nous qui étions abandonnés de Dieu. Il prit notre place, et nos fautes et nos péchés furent chargés sur Lui. En ce moment même, Dieu, l’Esprit, Se retira de Lui.

Sans contredit, lorsqu’un instant plus tard la lance pénétra Son côté et que Son précieux Sang coula pour notre pardon, cette Parole s’accomplit: “Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même” (2 Cor. 5.19). Ces deux choses donc sont exactes: Tout d’abord la séparation d’avec Dieu, puis la réconciliation.

C’est à cause de nous, hommes pécheurs, que tout cela était nécessaire: “Dieu, ayant envoyé son propre Fils en ressemblance de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché dans la chair…” (Rom. 8.3). L’Ecriture nous relate également comment l’envoi de cet Oint devait avoir lieu: “Mais, quand l’accomplissement du temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né de femme, né sous la loi, afin qu’il rachetât ceux qui étaient sous la loi, afin que nous reçussions l’adoption (Gal. 4.5).

Le Seigneur Eternel est devenu un serviteur: “… mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme d’esclave, étant fait à la ressemblance des hommes; et, étant trouvé en figure comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix” (Phil. 2.7,8). En tant que serviteur, Il nous est décrit en relation avec l’accomplissement de la volonté du Seigneur. Dans le prophète Esaïe nous voyons le plan du salut exposé très clairement, jusque dans les détails. Dans ces écrits nous trouvons la notion du “Serviteur”: “Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu en qui mon âme trouve son plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui; il fera valoir le jugement à l’égard des nations” (Es. 42.1). Ce même passage est cité dans le Nouveau Testament dans Matthieu 12.17-21. Il y est dit: “… afin que fût accompli ce qui a été dit par Esaïe le prophète”. Il a donc trouvé son accomplissement en ce temps-là.

Nous apprenons dans Matthieu 3 de quelle manière l’approbation de Dieu est venue sur l’homme Jésus-Christ: “Et Jésus, ayant été baptisé, remonta aussitôt, de l’eau; et voici, les cieux lui furent ouverts, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe, et venir sur lui. Et voici une voix qui venait des cieux, disant: Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir (Mat. 3.16,17). Le corps de Jésus était mortel, c’est pourquoi l’Esprit de Dieu devait venir sur Lui, pour revendiquer la transmutation de ce corps et le placer dans l’immortalité. En même temps eut lieu Son établissement dans le service. C’est cela dont Pierre rend témoignage dans Actes 10.38.

Dans Matthieu 17.2-5 nous est présentée la transfiguration de Son humanité en Divinité, et, à la parole prononcée dans le chapitre 3 dans laquelle Dieu avait déclaré avoir trouvé Son plaisir en Lui, est ajouté le: “Ecoutez-le!”. Les véritables fils et filles de Dieu L’écoutent, ils croient l’Evangile de Jésus-Christ, ils se font baptiser de la façon biblique et reçoivent le Saint-Esprit de la même manière que le Premier-né; car c’est ainsi que Dieu Lui-même rend témoignage d’avoir trouvé en eux Son plaisir.

L’homme créé à l’image de Dieu avait été doté du libre arbitre, qu’il utilisa pour prendre la mauvaise décision — et c’est ainsi qu’il se perdit. Puisque Dieu avait créé l’homme “faillible”, Il dut prendre Lui-même la responsabilité de son salut. Dans la nouvelle création, amenée à la vie à travers Christ, l’approbation de Dieu repose sur tous les fils et filles de Dieu, de la même manière qu’elle reposait sur le Premier-né. Ils ont été retirés de la chute et placés dans la position divine. Lors de l’achèvement sera manifesté que tous les fils et filles de Dieu possédaient leur libre arbitre, et que c’est de leur propre volonté qu’ils ont pris la libre détermination de faire la volonté de Dieu selon l’exemple du Premier-né: “Non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux” (Mat. 26.39) et: “C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir” (Ps. 40.8).

“Et vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis quant à votre entendement, dans les mauvaises oeuvres, il vous a toutefois maintenant réconciliés dans le corps de sa chair, par la mort, pour vous présenter saints et irréprochables et irrépréhensibles devant lui” (Col. 1.21,22).

“Puis donc que les enfants ont eu part au sang et à la chair, lui aussi semblablement y a participé, afin que, par la mort, il rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable; et qu’il délivrât tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, assujettis à la servitude” (Héb. 2.14,15). C’est là le magnifique message de l’évangile de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Rédempteur.

Nous voyons dans l’Ancien Testament le plan du rachat se profiler comme une ombre des choses à venir, au travers des divers sacrifices, ainsi que du culte et des descriptions symboliques. Lorsque l’homme se trouva séparé de Dieu, il ne pouvait plus entrer en Sa présence. Il avait besoin d’un sacrifice d’expiation, d’un médiateur, d’un intercesseur, ou d’un souverain sacrificateur. Tout d’abord ce furent des personnes individuelles qui donnaient une indication sur le Messie à venir, comme par exemple Abraham par le sacrifice de son fils Isaac (Gen. 22), préfigurant le Fils de Dieu qui devait mourir par notre faute. Isaac porta le bois sur lequel il allait être placé plus tard comme sacrifice. Cela nous parle de Christ portant la croix sur laquelle Il fut ensuite cloué. Jusqu’à la sortie de l’Egypte, l’Eternel Dieu s’adressait à la postérité d’Abraham en tant que peuple d’Israël. Mais depuis le temps de son rachat et de sa libération (Ex. 12), Israël est alors désigné comme assemblée. Moïse s’avança comme médiateur et intercesseur dans diverses situations. C’est lui qui apportait la Parole de Dieu directement au peuple de Dieu. “… celui-là, Dieu l’a envoyé pour chef et libérateur, par la main de l’ange qui lui était apparu au buisson” (Act. 7.35,36).

Le Messie devait être Prophète, Médiateur, Intercesseur, Souverain sacrificateur, etc. etc. Moïse agissait déjà par l’Esprit de Christ lorsqu’il intercédait pour le peuple, disant: “Et maintenant, si tu pardonnes leurs péchés… sinon, efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit” (Ex. 32.32). Moïse portait le peuple de Dieu sur son coeur et c’est pourquoi il intercédait en sa faveur.

Une fois par année, le souverain sacrificateur entrait dans le lieu Très-Saint, devant la face de Dieu, pour faire l’expiation pour lui-même d’abord, puis pour le peuple (Héb. 9.7). Depuis le verset 11 il est écrit au sujet de Christ: “Mais Christ étant venu, souverain sacrificateur des biens à venir, par le tabernacle plus grand et plus parfait qui n’est pas fait de main, c’est-à-dire qui n’est pas de cette création… mais avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints (célestes), ayant obtenu une rédemption éternelle”. Cette rédemption éternelle fut rendue possible parce que Christ s’est offert lui-même à Dieu sans tache: “… combien plus le sang du Christ… purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes pour que vous serviez le Dieu vivant!” (v. 14).

C’est probablement dans le livre de Job qu’est décrite de la manière la plus frappante ce qu’est un intercesseur. Bien qu’auparavant Job se soit déjà écrié: “Je sais que mon rédempteur est vivant!” et qu’il ait été persuadé de voir Dieu de ses propres yeux (Job 19.23-27), c’est Elihu qui fit ressortir la nécessité d’avoir un intercesseur, c’est-à-dire un médiateur: “S’il y a pour lui un messager, un interprète, un entre mille, pour montrer à l’homme ce qui, pour lui, est la droiture, il lui fera grâce, et il dira: Délivre-le pour qu’il ne descende pas dans la fosse: j’ai trouvé une propitiation. Alors sa chair aura plus de fraîcheur que dans l’enfance; il reviendra aux jours de sa jeunesse” (Job 33.23-25). Remarquez qu’ici il n’est pas seulement question d’un intercesseur et d’une rançon, mais bien de la délivrance de l’homme tout entier dans laquelle l’âme, l’esprit et le corps sont inclus. Lors de la première résurrection, les rachetés seront réellement rétablis dans la fleur de leur jeunesse. Ils seront dans un état d’absolue perfection. Il n’y aura plus rien d’imparfait, ni de nourrissons ou de vieillards, mais tous les rachetés auront pour toujours le même âge, sans aucune trace de péchés, de maladies, ou de vieillissement.

Job a fait le portrait d’un homme conscient de ce qu’il peut se tourner vers Dieu, en disant plus loin: “Il suppliera Dieu, et Dieu l’aura pour agréable; et il verra sa face avec des chants de triomphe, et Dieu rendra à l’homme sa justice” (Job 33.26). Il s’agit de la parfaite justice que Dieu nous a donnée en Christ. C’est à un tel homme que se rapporte cette parole: “Il chantera devant les hommes, et dira: J’ai péché et j’ai perverti la droiture, et il ne me l’a pas rendu, il a délivré mon âme pour qu’elle n’allât pas dans la fosse, et ma vie verra la lumière”.

Nous qui sommes devenus des croyants du Nouveau Testament avions aussi besoin d’un Souverain Sacrificateur: “Car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais nous en avons un qui a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché” (Héb. 4.15).

Nous avions aussi besoin d’un Médiateur: “Car Dieu est un, et le médiateur entre Dieu et les hommes est un, l’homme christ Jésus, qui s’est donné lui-même en rançon pour tous” (1 Tim. 2.5,6).

“Comme en Adam tous meurent, de même aussi dans le Christ tous seront rendus vivants” (1 Cor. 15.22). “Le premier homme est tiré de la terre, — poussière; le second homme est venu du ciel. Tel qu’est celui qui est poussière, tels aussi sont ceux qui sont poussière; et tel qu’est le céleste, tels aussi sont les célestes. Et comme nous avons porté l’image de celui qui est poussière, nous porterons aussi l’image du céleste” (1 Cor. 15.47-49). Ici Christ est présenté à nos yeux comme étant l’Homme Céleste, le dernier Adam, à l’image duquel nous serons transformés.

Partout où nous voyons Jésus-Christ auprès de Dieu, Il nous est montré en tant qu’homme réalisant une tâche qui était nécessaire pour l’accomplissement de la délivrance de l’humanité. Nous Le voyons ainsi comme Fils de Dieu, Fils de l’homme, Fils de David, comme Roi et Prophète, comme Souverain Sacrificateur, comme Médiateur, Intercesseur, comme Agneau de Dieu, Parole de Dieu, Chemin de Dieu, Pain de Dieu, etc. etc. La doctrine des “Jésus Seul” n’est pas davantage attestée par les apôtres et les prophètes que ne l’est la doctrine de la “Trinité”. La raison en est simplement que Dieu voulait placer l’homme dans un rapport de filiation divine, c’est-à-dire qu’Il voulait, de l’homme pécheur, faire des fils et des filles de Dieu. C’est pourquoi Jésus-Christ est devenu le Premier-né entre plusieurs frères (Rom. 8.29). Après Sa résurrection Jésus dit à Marie de Magdala: “Ne me touche pas, car je ne suis pas encore monté vers mon Père; mais va vers mes frères, et dis-leur: Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu” (Jean 20.17).

De même que le Fils de Dieu a été engendré par l’Esprit, nous devons nous aussi faire l’expérience de la nouvelle naissance par l’engendrement de l’Esprit. C’est une obligation absolue que le Seigneur Jésus a requise pour l’entrée dans le Royaume de Dieu lorsqu’Il dit: “En vérité, en vérité, je te dis: Si quelqu’un n’est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu … ce qui est né de la chair est chair; et ce qui est né de l’Esprit est Esprit” (Jean 3.3,6) “… parce que tout ce qui est né de Dieu est victorieux du monde; et c’est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi” (1 Jean 5.4). Toutes les actions religieuses sont vaines, car c’est Dieu qui doit agir, sinon absolument rien ne se fait. Cependant Dieu ne peut agir qu’en ceux qui reconnaissent Son action dans le Fils pour leur salut.

“Car il convenait pour lui, à cause de qui sont toutes choses et par qui sont toutes choses, que, amenant plusieurs fils à la gloire, il consommât le chef de leur salut par des souffrances. Car, et celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’un; c’est pourquoi il n’a pas honte de les appeler frères, disant: J’annoncerai ton nom à mes frères, au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges” (Héb. 2.10-12; Ps. 22.23). Le Sauveur ressuscité qui appelle Ses disciples frères est appelé par Thomas: “Mon Seigneur et mon Dieu” (Jean 20.28).

Jusqu’à ce que les fils et les filles de Dieu soient parvenus à la perfection, Jésus-Christ demeure auprès du Père comme Intercesseur: “Mes enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez pas; et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus Christ, le juste; et lui est la propitiation pour nos péchés, et non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour le monde entier” (1 Jean 2.1,2). Le même apôtre écrit encore: “Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu; c’est pourquoi le monde ne nous connaît pas, parce qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté; nous savons que quand il sera manifesté, nous lui serons semblables, car nous le verrons comme il est” (1 Jean 3.1,2).

L’apôtre Paul parle aussi de cet achèvement: “Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds” (Ps. 110.1). “Le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort. Car il a assujetti toutes choses sous ses pieds” (Ps. 8.7). “Or quand il dit que toutes choses sont assujetties, il est évident que c’est à l’exclusion de celui qui lui a assujetti toutes choses. Mais quand toutes choses lui auront été assujetties, alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à celui qui lui a assujetti toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous” (1 Cor. 15.25-28). On ne peut dire ces choses plus clairement. Lorsque la tâche du Fils sera accomplie, que tous les fils et filles de Dieu auront été transformés à Son image et seront arrivés à la perfection pour l’éternité, que tous les ennemis auront été anéantis et la mort abolie, alors Dieu sera de nouveau tout en tous. Dans l’éternité il ne sera plus question du Père, du Fils et du Saint-Esprit, de même qu’il n’en était pas question auparavant; mais ce sera à nouveau comme il en était avant le commencement des temps: Dieu tout en tous. Amen.

 



Chapitre 16

   

Chapitre 18