LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie? |
CHAPITRE 12
ISSUS DE DIEU
Christ est aussi désigné comme “le commencement de la création de Dieu” (Apoc. 3.14). Adam était un fils que Dieu avait créé, alors que Christ est un Fils engendré [Selon Scofield, la traduction littérale de Jean 1.18 parlant du “Fils unique” devrait être rendu par “le Dieu seul engendré”. — N.d.T.]. Adam avait été créé à l’image de Dieu en tant que créature, Christ était l’Image de la nature même de Dieu. Adam avait la même forme que l’Eternel Dieu (Elohim-Yahweh), cependant il ne possédait pas la substance de Dieu, Sa nature. Adam n’était pas sorti de Dieu, mais il avait au contraire été créé par Lui. Cependant Dieu voulait des fils et des filles qui soient sortis de Lui, qui aient Sa substance, qui manifestent Sa nature. Jésus, le seul Fils engendré, est issu de Dieu, et c’est avec Lui, le Premier-né, que la race divine des fils de Dieu a commencé.
Yahweh était Dieu Lui-même; Il était le “JE SUIS”, Celui qui est éternellement; le Logos, Celui qui agit et qui ensuite est devenu un homme. Ce que la plupart des théologiens ont négligé de voir, et qui est à proprement parlé le coeur de la chose, c’est que de même que Yahweh est sorti de la plénitude originelle de Dieu, ainsi le Fils, qui est Yahweh Lui-même, est sorti du Père:
“Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi je procède de Dieu et je viens de lui” (Jean 8.42).
“Car le Père lui-même vous aime, parce que vous m’avez aimé et que vous avez cru que moi je suis sorti d’auprès de Dieu” (Jean 16.27).
“Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données, et ils les ont reçues; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d’auprès de toi, et ils ont cru que toi tu m’as envoyé” (Jean 17.8).
Quand ce mystère eut été révélé aux disciples, ceux-ci dirent: “Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n’as pas besoin que personne ne te fasse des demandes; à cause de cela, nous croyons que tu es venu de Dieu” (Jean 16.30).
Toujours, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, il s’agit du même Seigneur: là dans un corps spirituel, ici dans un corps charnel. Il ne s’agit pas d’un Fils de Dieu qui aurait existé en tant que tel auprès de Dieu, puis serait devenu un Fils de Dieu sur la terre. Il ne pourrait y avoir quelque chose d’aussi paradoxal. Jésus est sorti de Dieu. Il a été engendré en tant que Fils par l’Esprit et Il est de la même essence que Dieu. Il avait la Vie de Dieu en Lui car Il était Dieu Lui-même. De Dieu ne pouvait sortir que Dieu et Il ne pouvait engendrer qu’à Sa manière. C’est au travers de Lui que tous les fils et filles de Dieu participent à la nature divine (2 Pier. 1.4).
La théologie cherche principalement à définir la relation entre le Père et le Fils, et entre le Fils et le Saint-Esprit, de telle sorte que chacun d’eux est opposé à l’autre. Il est inconcevable que cela puisse avoir un sens quelconque. Que la philosophie vienne encore s’ajouter à la théologie, il en découle un cercle magique dont ceux qui s’y trouvent enfermés ne peuvent plus s’échapper. Mais la “théologie” biblique consiste en la réalisation du plan de salut éternel de Dieu à l’égard de l’humanité, par le moyen de Jésus-Christ notre Seigneur. Il ne s’agit pas de la clarification de la révélation de Dieu nécessaire à chacun pour recevoir le salut, mais bien de la clarification des relations que Dieu veut avoir avec nous: Qu’est-Il pour nous? et comment nous comportons-nous à Son égard? C’est là le point essentiel. Dieu a clarifié Ses relations avec l’humanité!
La doctrine de ce que l’on appelle “la confession de foi de Nicée” est tout simplement non biblique. Il y est écrit: «… seul Fils de Dieu, qui est né du Père avant le monde entier, Dieu venant de Dieu, Lumière de la Lumière, véritable Dieu né du véritable Dieu, qui n’a pas été créé…» (F. Hauss, Väter der Christenheit, S. 40). Là on prétend que le Père aurait, dans le ciel, enfanté le Fils. Comment peut-on se représenter cela? Où dans les Saintes Ecritures peut-on trouver, même par allusion, le témoignage d’une telle pensée?
Par l’Esprit, le Père a engendré le Fils sur terre (Mat. 1) et c’est ainsi qu’Il a agi pour commencer une nouvelle race divine. Quant à Son Esprit, Jésus était Fils de Dieu; quant à la chair Il était homme, et cela afin de pouvoir transporter l’humanité dans la position divine. Il devait être un homme afin de pouvoir mourir; et Il devait être Dieu pour vaincre la mort, le séjour des morts, et le diable. “Dieu a été manifesté en chair, a été justifié en Esprit, a été vu des anges, a été prêché parmi les nations, a été cru au monde, a été élevé dans la gloire” (1 Tim. 3.16). Paul n’a pas le moins du monde jugé utile de donner d’explication au sujet de ce grand mystère. Cette constatation lui suffisait: “Et, sans contredit, le mystère de la piété est grand” (1 Tim. 3.16).
La procréation du Fils n’a pas eu lieu dans l’éternité et pas davantage pendant la durée de l’Ancien Testament, mais bien, avec toute la précision souhaitable, de la manière claire et nette décrite dans le Nouveau Testament. C’est pourquoi l’expression “aujourd’hui” a été utilisée dans la promesse du Psaume 2. Tout ce qui dans l’Ancien Testament était contenu dans la prophétie était encore en ce temps-là à venir. Ce n’est que dans le Nouveau Testament que nous en trouvons l’accomplissement.
Ce n’est pas par hasard que le terme “décret de Dieu” est utilisé dans le passage suivant: “Je raconterai le décret: l’Eternel m’a dit: tu es mon Fils; aujourd’hui, je t’ai engendré” (Ps. 2.7). En rapport avec cette parole, nous lisons ce qui suit dans Hébreux 1.5: “Car auquel des anges a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré?”.
Dans l’épître aux Hébreux, cet “aujourd’hui” a été annoncé et placé devant nos yeux comme étant un jour particulier: “… encore une fois il détermine un certain jour, disant en David, si longtemps après: Aujourd’hui…” (Héb. 4.7). Cet aujourd’hui est “le jour du salut”. “Car il dit: Au temps agréé je t’ai exaucé, et en un jour de salut je t’ai secouru. Voici, c’est maintenant le temps agréable; voici, c’est maintenant le jour du salut” (2 Cor. 6.2; Es. 49.8). L’auteur de l’épître aux Hébreux apporte l’exemple des croyants de l’Ancienne Alliance qui ne crurent pas et il donne un avertissement aux lecteurs de cette épître par ces mots: “Mais exhortez-vous l’un l’autre chaque jour, aussi longtemps qu’il est dit: Aujourd’hui, afin qu’aucun d’entre vous ne s’endurcisse par la séduction du péché” (Héb. 3.13). Pendant tout le temps de la grâce, qui s’étend de la venue “Epiphanie” de Christ jusqu’au temps de Son retour “Parousie”, nous vivons dans le “jour du salut”, dans le “aujourd’hui” du Nouveau Testament.
Dans Romains 1.3,4 nous lisons ceci au sujet du Fils: “… la semence de David, selon la chair, déterminé Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus Christ, notre Seigneur…”. La résurrection est la preuve triomphale que Jésus est le Fils promis et que le Psaume 2 s’est accompli de cette manière. “Et nous, nous vous annonçons la bonne nouvelle quant à la promesse qui a été faite aux pères, que Dieu l’a accomplie envers nous, leurs enfants, ayant suscité Jésus; comme aussi il est écrit dans le Psaume second: Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré” (Actes 13.32 et 33).
Lorsque l’ange Gabriel apporta à Marie le Message divin du Messie promis, elle lui dit: “Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme? Et l’ange, répondant, lui dit: L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre; c’est pourquoi aussi la sainte chose qui naîtra sera appelée Fils de Dieu” (Luc 1.34,35). D’après le témoignage des Saintes Ecritures ce n’est pas Dieu mais bien Marie qui a enfanté le Fils.
Marie ne nous est pas présentée dans la Bible pour être honorée et admirée, mais par son exemple Dieu nous montre qu’aucun homme n’a à faire avec la création divine. Le Fils de l’homme, Jésus, était d’origine entièrement divine; Marie était seulement la porteuse naturelle d’une substance divine qui avait été procréée par un processus tout à fait surnaturel.
Aucun acte religieux ne peut remplacer l’action de Dieu. Il est écrit dans Matthieu 1.20: “… car ce qui a été conçu en elle est de l’Esprit Saint”. A l’évidence il ressort de ceci que le Saint-Esprit n’est pas une Personne en soi, mais qu’Il est bien l’Esprit de Dieu, car Jésus n’est jamais appelé “Fils du Saint-Esprit” (quoi qu’Il ait été conçu par l’Esprit), mais bien: Fils de Dieu. Il est dit au verset 22 qu’il s’agit ici de l’accomplissement de la Parole annoncée par Dieu au travers du prophète Esaïe: “Voici, la vierge concevra et elle enfantera un Fils, et appellera son nom Emmanuel” (Es. 7.14).
En rapport avec le Fils il nous est dit: “Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, et, pour possession, les bouts de la terre” (Ps. 2.8). C’est uniquement par le fait que le Père s’est révélé dans le Fils, et qu’Il devint ainsi notre Sauveur, que nous pouvons être sauvés. C’est pourquoi la foi dans le Fils de Dieu est l’absolue et seule condition pour être sauvé. Ce n’est que là où Dieu se réconcilia avec l’humanité, c’est-à-dire en Christ, que cesse la colère de Dieu. La foi dans le Fils est uniquement, et simultanément, la foi dans le Père. “Quiconque nie le Fils n’a pas non plus le Père; celui qui confesse le Fils a aussi le Père” (1 Jean 2.23). Celui qui nie la Divinité du Fils n’a pas Dieu pour Père.
D’un même souffle le psalmiste parle de Yahweh et du Fils. “Servez l’Eternel (Yahweh) avec crainte, et réjouissez-vous avec tremblement; baisez le Fils, de peur qu’il ne s’irrite et que vous ne périssiez dans le chemin, quand sa colère s’embrasera tant soit peu. Bienheureux tous ceux qui se confient en lui” (Ps. 2.11,12). La foi dans le Fils est nécessaire au salut, car ce n’est pas en tant que Père mais bien dans le Fils que Dieu nous a apporté le salut. C’est pourquoi il est écrit: “Qui croit au Fils a la vie éternelle; mais qui désobéit au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui” (Jean 3.36).
Dieu ne nous donne pas un enseignement sur Lui-même, mais Il se révèle de diverses manières. Les formulations dogmatiques du 4ème siècle à l’égard du Fils de Dieu ne sont que des produits de l’imagination humaine. Pour les uns Il était un Dieu “engendré”, pour les autres un Dieu “créé”, pour d’autres encore un Dieu “né de Dieu”, et tout cela doit avoir eu lieu avant tous les temps, c’est-à-dire dans l’éternité. A quoi pourrait bien nous servir un Dieu “engendré”, “créé” ou “né de Dieu”? Mais un tel Dieu n’existe pas. L’engendrement se rapporte au Fils, tel est le clair témoignage des Ecritures et ce Fils est le seul Fils engendré qui provienne entièrement de Dieu. Il n’est pas le Fils de Dieu et de Marie, mais bien uniquement le Fils seul engendré de Dieu. Beaucoup de théologiens pensent, en prenant en considération la génétique moderne, qu’une ovule de Marie aurait été divinement fécondée par le moyen du Saint-Esprit! Mais il est certain qu’alors la nature pécheresse venant des chromosomes de l’ovule aurait influencé la structure génétique divine, et de nouveau un mélange aurait eu lieu. C’est donc exclu! Engendré signifie que tout, y compris l’ovule, tire son origine de Dieu.
Le caractère prophétique de l’Ancien Testament en paroles, en images et en paraboles, est de voir et de faire connaître à l’avance une révélation dont la réalisation était encore à venir. Dans le témoignage de l’Ancien Testament il s’agissait du noyau des paroles dites en tant que “témoignage des choses qui devaient être dites” (Héb. 3.5). Les prophètes, parlant par l’Esprit de Dieu, regardaient dans l’avenir; il leur fut révélé que ce n’était pas pour eux mais pour nous qu’ils administraient ces choses (1 Pier. 1.12). Depuis que Celui qui parlait et agissait est devenu Lui-même un homme, nous avons affaire à une révélation de Dieu, personnalisée en Christ, réalisée et parvenue à son plein accomplissement. Les prophètes ont dit à l’avance ce qui allait arriver, et les apôtres, eux, ont rendu témoignage que la chose était arrivée. Celui qui avait été annoncé par la publication de la Parole révélée est donc apparu et “en lui habite toute la plénitude de la déité corporellement” (Col. 2.9).
Comment des paroles de révélation divine ont-elles pu être transformées en doctrines humaines, et la si majestueuse révélation divine de Christ être interprétée en philosophie trinitaire? Ce sont là des choses tout à fait incompréhensibles! Le professeur Emil Brunner a écrit à cet égard: «De la même manière, la notion de trois Personnes est égalemenmt plus que douteuse. Déjà Augustin l’a ressenti» (Vgl. “De Trinitate”, V. 9). Il semble que Karl Barth partage cette réflexion (Kirchliche Dogmatik, I, S. 703). «On peut bien commander à la pensée: ‹Tu dois penser à ces trois Personnes comme étant pourtant une seule› — cela ne sert à rien: il reste qu’il y a un tangage douteux entre le trinithéisme et le monothéisme. Non seulement la notion de la substance mais encore la notion de cette Personne étaient beaucoup trop rigides pour saisir le mystère de l’unité entre ce qui paraît évident et ce qui est révélé. Il s’ensuit qu’on a placé trois Personnes l’une à côté de l’autre, à tel point que l’on n’a plus compris la pensée de l’histoire du salut. On se préoccupait de l’arrière-plan transcendantal de la révélation qui nous avait été donnée et l’on a fait de cette vie trinitaire intérieure l’objet principal de la réflexion; c’est cela qui est profondément antibiblique dans la doctrine trinitaire de l’église» (E. Brunner, Dogmatik, Band I, S. 243,244).
Les prophètes et les apôtres n’ont jamais connu de trinité et c’est pourquoi la formule d’un “Dieu triple” ne se trouve pas une seule fois dans la Bible. Comment trois Personnes qui se sont unies pourraient-elles après cela n’être qu’un seul Dieu? On ne peut réellement qualifier cela que de doctrine étrangère à la Bible, de doctrine païenne! Le seul Dieu vrai et éternel qui ait jamais existé, qui est et qui sera éternellement, s’est fait connaître d’une triple manière: dans le Ciel comme Père, sur la terre dans le Fils et dans les croyants par le Saint-Esprit. C’est le témoignage des Saintes Ecritures. Les prophètes et les apôtres ont fait une expérience avec Dieu; ils L’ont entendu, vu et connu, et comme Il s’est révélé à eux, c’est ainsi qu’ils L’ont annoncé. Les théologiens ont dénaturé Dieu, et d’Un ils en ont fait trois. L’écrasante majorité des théologiens admettent que la Bible ne connaît pas la doctrine de la trinité, mais malgré cela ils la défendent. Comment une telle chose est-elle possible?
Ce que le Seigneur a dit reste à jamais vrai: “… et personne ne connaît le Fils, si ce n’est le Père; ni personne ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils voudra le révéler” (Mat. 11.27).