LE CHRISTIANISME TRADITIONNEL — Vérité ou tromperie? |
CHAPITRE 8
LA DIVINITE
C’est avec le plus grand respect et dans une sainte crainte de Dieu que nous nous approchons du thème de la Divinité. De même que nous rencontrons diverses religions, ainsi trouvons-nous les diverses représentations de Dieu et les diverses doctrines à Son sujet. Dans cet exposé nous aimerions laisser Dieu donner Son propre témoignage Le concernant, et faire ressortir la révélation qu’Il donne de Lui-même.
Nous nous abstiendrons des diverses formulations, car on ne peut pas rendre compréhensible ce qui est incompréhensible, ni expliquer ce qui est inexplicable, pas plus que nous ne pouvons comprendre ce qui dépasse notre entendement et qui restera insaisissable jusqu’à notre passage dans l’éternité. “Voici, les cieux et les cieux des cieux, ne peuvent te contenir” (2 Chr. 6.18). Lorsque nous serons nous-mêmes dans l’éternité auprès de Dieu, alors seulement nous pourrons apprendre à connaître davantage le mystère du Tout-Puissant.
Presque tous les apologistes se sont approprié la manière de concevoir la Divinité telle qu’elle avait commencé à être exprimée, discutée et enseignée depuis le IVème siècle seulement après Christ. De façon incompréhensible, ni l’Ancien ni le Nouveau Testament n’ont été pris en considération ou consultés. C’est avec raison qu’aucun prophète ni aucun apôtre n’a formulé quoi que ce soit concernant une trinité. Dans le paganisme il y avait beaucoup de trinités; la plus connue se trouve dans l’Hindouisme: Brahmâ, le créateur; Vishnu, le conservateur; Shiva, le destructeur. Il n’est pas davantage question dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament d’un Dieu en plusieurs personnes. Pas une seule fois le Seigneur ne se présente dans Sa Parole comme un “Dieu-en-trois-Personnes” mais bien comme le Dieu personnel. Celui qui cherche à partager Dieu n’a plus “le seul vrai Dieu”, mais au contraire un dieu fabriqué par soi-même ayant deux ou trois visages, c’est-à-dire plusieurs dieux.
Ces dernières années, et plus particulièrement dans les synodes de l’église évangélique, des théologiennes féministes ont présenté des discours qui sont en réalité blasphématoires à l’égard de Dieu. On formule l’objection que Dieu serait masculin, et non féminin. Là on parle du «Dieu masculin de la Bible», des «dix commandements qui ont été écrits seulement pour les hommes», et l’on déclare que «vu que les femmes n’ont pas de membre pouvant être circoncis, elles ne pouvaient donc pas non plus être ‘membres’ du culte de l’assemblée juive» (Idea Spektrum, 1er juillet 1987, S. 17). C’est tout simplement effrayant de voir à quel point les gens peuvent se laisser entraîner jusqu’à porter atteinte à Dieu!
Il y a environ quatre mille ans, le Dieu Vivant conclut une alliance avec Abraham et lui fit la promesse suivante: “… en toi seront bénies toutes les familles de la terre” (Gen. 12.3). Abraham est un personnage central pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans. Au temps de Moïse, c’est-à-dire il y a environ 3600 ans, l’Eternel Dieu descendit sur le mont Sinaï et donna les dix commandements. Cet événement n’est aucunement remis en question par l’une ou l’autre des trois religions que nous venons de mentionner. A partir de ce moment, Israël fut destiné à être témoin du seul vrai Dieu, au milieu de tous les peuples païens qui l’environnaient.
Il y a environ deux mille ans apparut le Messie, engendré du Saint-Esprit et né de la vierge Marie selon la promesse de Genèse 3.15. Les chrétiens sont convaincus de cette vérité. Les Musulmans tiennent Jésus pour le plus grand des prophètes, ils croient aussi aux miracles qu’Il a accomplis, mais ne Le reconnaissent pas comme Sauveur du monde. Pour les Juifs il n’en est pas ainsi; cependant le temps approche où ils croiront en Lui. Car comme les frères de Joseph reconnurent celui-ci lors de leur deuxième entrevue, ainsi Israël ne reconnaîtra le Messie que lorsqu’Il viendra à eux pour la deuxième fois (Gen. 45.1-15; Actes 7.13).
Il y a environ 1400 ans, Mahomet survint pour faire sortir ses concitoyens du culte rendu aux idoles et les ramener à la foi au seul vrai Dieu, le Tout-Puissant, qu’il appela Allah. Mahomet crut, conformément à la promesse de Malachie 4.5, qu’il était le dernier prophète. D’après lui, le jugement devait venir sur la terre et Allah devait prononcer la sentance sur l’humanité. Les uns iraient alors au paradis et les autres à la damnation. Bien que près de 1400 ans se soient écoulés, cet événement ne s’est encore pas accompli. Cependant une doctrine religieuse est sortie de cela, laquelle s’est dressée massivement contre le Christianisme et le Judaïsme. Ce n’était pas là l’intention primitive. Sans cesse le Coran exhorte à lire et à croire les Saintes Ecritures (et par cela Mahomet pensait à la Bible), ce qui aujourd’hui n’est observé par aucun Musulman.
Ce qui est déterminant est la connaissance juste de Dieu, ainsi que la connaissance juste de la révélation qu’Il a donnée de Lui-même. Ce n’est que de cette manière que nous pouvons être inclus dans le plan de Dieu. Quant à la révélation personnelle de Dieu, les Juifs, pour le plus grand nombre d’entre eux, ne l’ont pas reconnue; la plupart des Chrétiens l’ont mal interprétée; alors que les Musulmans ne l’ont pas comprise. Cela peut être démontré d’une manière pertinente. Si c’est le même Dieu qui a parlé à Abraham, à Moïse, qui a parlé à travers Christ, et qui a aussi parlé à Mahomet, il faut que tout ce qui a été dit, écrit et cru, soit en accord de A à Z. En tant qu’hommes du 20ème siècle, nous devons cependant nous poser la question de savoir qui a vraiment compris la Parole de Dieu et Son plan, et qui Les a mal compris? Le but originel poursuivi par Dieu avec l’humanité n’est tout simplement plus connu dans nos religions d’aujourd’hui. Une accablante majorité n’a pas davantage reconnu que compris le sens et le but des révélations successives de Dieu, jusqu’à la propre révélation qu’il a données de Lui-même en Christ.
Pour le mot français “Dieu” nous trouvons dans le texte original hébreu le mot “Elohim”. “Au commencement, Elohim créa les cieux et la terre…” (Gen. 1.1). Le mot “Dieu” nous présente le Tout-Puissant comme “objet d’adoration”. Dans le premier chapitre de la Bible il n’est question que de Elohim. A partir de Genèse 2.4 nous trouvons l’expression “l’Eternel Dieu” (Elohim-Yahweh). Ces diverses désignations expriment le sens et le but de la révélation de Dieu. Il s’agit là de la pluralité de Ses attributs. Le mot Elohim lui-même est au singulier, mais il exprime aussi une pluralité, car Dieu est simultanément beaucoup de choses: Créateur, Conservateur, Juge, Roi et ainsi de suite.
Chaque fois que dans le texte original le mot Elohim, Eloah ou El est utilisé, il s’agit de Dieu. Il s’agit donc uniquement de comprendre en quelle qualité Il parle et Se révèle. On utilisait les expressions: El Elyon (Dieu Très-haut, Gen. 14.18); El Shaddaï (Dieu qui pourvoit, qui fortifie, le Tout-suffisant, Gen. 17.1); El Olam (le Dieu Eternel, Gen. 21.33) et El Gibbor (Dieu puissant, Es. 9.5). Il est fort regrettable que la notion hébraïque des mots n’ait pas été rendue par les traducteurs de la Bible. A cause de cela, la connaissance véritable de Dieu a été rendue plus difficile parce que la signification qui se trouve dans les noms mêmes n’est plus exprimée par le mot français utilisé.
Jusqu’au moment où la loi fut donnée les patriarches ont utilisé l’expression Elohim pour parler de Dieu. C’est en s’adressant à Moïse, dans Exode 6.2,3, que Dieu dit pour la première fois: “Je suis Yahweh. Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob, comme El Shaddaï; mais je n’ai pas été connu d’eux par mon Nom d’Elohim-Yahweh”. Dieu était sur le point de conclure l’Alliance avec le peuple entier d’Israël, et c’est la raison pour laquelle le Seigneur Dieu révèle Son Nom d’alliance, c’est-à-dire Yahweh (qui s’écrit en hébreu YHWH). Partout où dans l’Ancien Testament on trouve “l’Eternel Dieu”, cette expression est écrite dans le texte original Elohim-Yahweh. Yahweh est l’apparition d’Elohim sous une forme visible.
De la même manière que le Nom d’Elohim exprime dans son contexte, partout où ce mot est utilisé, la pluralité de Sa présence, ainsi en est-il du Nom de Yahweh: Yahweh-Jiré (l’Eternel qui pourvoit, Gen. 22.7-14), Yahweh-Rapha (l’Eternel qui guérit) (Ex. 15.26), Yahweh-Nissi (l’Eternel, mon Enseigne, Ex. 17.8-15), Yahweh-Shalom (l’Eternel, notre Paix, Juges 6.24), Yahweh-Raah (l’Eternel est mon Berger, Ps. 23), Yahweh-Tsidkenu (l’Eternel, notre Justice, Jér. 23.6), Yahweh-Shammah (l’Eternel est là, Ezé. 48.35) et Yahweh-Sabaoth (l’Eternel des Armées, 1 Sam. 1.3). Dès le commencement Dieu s’est révélé comme étant le Seigneur (l’Eternel) chaque fois que c’était nécessaire et conforme à Sa volonté.
Avant que l’Eternel Dieu ne fît connaître Son Nom, Il fit savoir à Moïse Qui Il était: “Et Dieu dit à Moïse: JE SUIS CELUI QUI SUIS. Et il dit: Tu diras ainsi aux fils d’Israël: JE SUIS m’a envoyé vers vous… C’est là mon nom éternellement, et c’est là mon mémorial de génération en génération” (Ex. 3.14,15). L’expression “JE SUIS” se trouve dans le Nom de Yahweh et exprime qu’Il existe éternellement, qu’Il est enveloppé dans Sa propre existence. Il est toujours le JE SUIS, indépendamment de l’endroit, du temps et de la manière qu’Il employe pour se faire connaître. Lorsqu’Il quitte Son corps spirituel pour venir dans un corps de chair et qu’Il prend le Nom d’alliance du Nouveau Testament Yashuah (Jésus), qui signifie Yahweh est Sauveur, Il demeure malgré tout cela le JE SUIS. C’est pourquoi nous Le trouvons décrit comme tel jusque dans le dernier chapitre du Nouveau Testament: “Moi, JE SUIS l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin” (Apoc. 22.13).
Seul celui qui reconnaît la manière de Dieu de se révéler dans l’Ancien Testament, a la possibilité de voir également cette révélation dans le Nouveau Testament. Au fond Il est toujours le même Dieu, le même Eternel, avec cependant cette différence que dans l’Ancien Testament Il Se rendit visible dans “un corps spirituel”, alors que dans le Nouveau Testament Il apparut de façon visible dans “un corps de chair”.
Quant à Sa nature, Dieu est Esprit (Jean 4.24). En tant qu’Esprit, personne ne L’a jamais vu (Jean 1.18; 1 Jean 4.2). C’est pourquoi Il est appelé “le Dieu invisible” (1 Tim. 1.17; 6.16). Celui qui a vu Dieu dans l’Ancien Testament L’a vu sous la forme de l’Eternel (Yahweh) et celui qui veut Le voir dans le Nouveau Testament doit Le voir sous la forme du Seigneur Jésus, c’est-à-dire en tant qu’Emmanuel (Dieu avec nous). C’est ainsi que le Père s’est révélé dans le Fils; Dieu, qui est Esprit, est venu en tant que Seigneur dans un corps humain. Toutes les désignations que nous trouvons en rapport avec Dieu, nous les trouvons également en rapport avec le Seigneur.
Dans l’Ancien Testament nous ne trouvons pas encore la relation de Père à Fils. C’est uniquement dans les prophéties qu’elle fut annoncée à l’avance. Aucun prophète ne s’est approché de Dieu en disant: “Notre Père qui es dans les cieux” (Mat. 6.9); aucun d’eux, pendant la période de quatre mille ans de l’Ancien Testament, ne s’est adressé au Fils de Dieu. Il n’y eut aucun entretien entre le Père et le Fils car cet état de fait n’existait encore absolument pas. Comme nous venons de l’exposer dans notre méditation, c’est avec l’Eternel Dieu que le peuple d’Israël entra en relation et c’est vers Lui qu’ils se tournèrent.
Déjà dans Genèse 1.27 nous trouvons le fait que le Dieu invisible s’est présenté de deux manières. Le Dieu véritable entre directement en scène au commencement, lors de la création, premièrement de façon visible, sous une forme d’homme, et c’est pourquoi il est écrit: “Et Dieu créa l’homme à son image” (Gen. 1.27); secondement “Et l’Esprit de Dieu planait sur la face des eaux” (Gen. 1.2). Il ne serait venu à l’idée de personne de dire à cause de cela qu’il y aurait eu plusieurs personnes. Dès le commencement, si l’on veut, nous avons sous les yeux la manière dont Dieu se révèle Lui-même. Les diverses formes sous lesquelles Dieu se révèle dans l’Ancien Testament sont appelées, en termes théologiques, la “théophanie”. Dans le Nouveau Testament Il prend une forme humaine.