L’APOCALYPSE |
CHAPITRE 3
Cinquième lettre:
L’âge de la réformation
Affermissement des faibles de la foi
La cinquième lettre à l’Eglise de Sardes commence par la parole: “Voici ce que dit celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes oeuvres, — que tu as le nom de vivre, et tu es mort. Sois vigilant, et affermis ce qui reste, qui s’en va mourir, car je n’ai pas trouvé tes oeuvres parfaites devant mon Dieu. Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai sur toi comme un voleur, et tu ne sauras point à quelle heure je viendrai sur toi” (Apoc. 3.1-3).
Cet âge d’Eglise tombe au commencement de la réformation. Voyez le blâme qui lui est fait ici! Une Eglise peut avoir la réputation d’être vivante et cependant être spirituellement morte. La possibilité existe de posséder apparemment la vie spirituelle, et même d’exercer les dons de l’Esprit, toutefois seul l’Esprit de Dieu est capable de manifester la Vie divine. L’onction de l’Esprit a lieu dans le domaine de notre esprit, alors que la nouvelle naissance s’opère par l’Esprit dans notre âme.
Puis vient l’invitation à veiller et à affermir le reste qui est sur le point de mourir, parce que les oeuvres de cette Eglise n’avaient pas été trouvées parfaites devant Dieu. “Souviens-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi” (v. 3). Cependant, également en ces jours-là, il y avait un petit groupe qui se distinguait de la grande masse des prétendus “croyants”. “Toutefois tu as quelques noms à Sardes qui n’ont pas souillé leurs vêtements; et ils marcheront avec moi en vêtements blancs, car ils en sont dignes” (v. 4).
La promesse faîte à cet âge est une fois encore confirmée: “Celui qui vaincra, celui-là sera vêtu de vêtements blancs, et je n’effacerai point son nom du livre de vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges” (Apoc. 3.5). La possibilité subsiste donc qu’un nom se trouvant déjà dans le Livre de la Vie soit effacé. Mais un nom écrit dans “le Livre de vie de l’Agneau” ne peut pas être effacé. L’un des livres se rapporte à ceux qui ont été appelés, alors que l’autre se rapporte aux élus.
Lorsqu’Israël se livra à l’idolâtrie, l’Eternel voulut retrancher son nom du Livre de vie, mais Moïse se tint à la brèche pour intercéder en faveur du peuple. Il voulait obtenir l’expiation pour ceux qui avaient participé à la danse autour du veau d’or qu’ils avaient prétendu être leur Dieu. “Et maintenant, si tu pardonnes leur péché…; sinon efface-moi, je te prie, de ton livre que tu as écrit. Et l’Eternel dit à Moïse: Celui qui aura péché contre moi, je l’effacerai de mon livre” (Ex. 32.32,33). Ce qui est valable pour tous les croyants, c’est que ce n’est pas au commencement du pèlerinage mais à la fin qu’a lieu le couronnement.
L’âge de l’Eglise de Sardes s’étendit jusqu’en 1750 apr. J.-C. environ.
Sixième lettre:
L’âge de Philadelphie
Le temps de l’amour fraternel
Dans la sixième lettre il est dit: “Voici ce que dit le saint, le véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n’ouvrira: Je connais tes oeuvres. Voici, j’ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer, car tu as peu de force, et tu as gardé ma parole, et tu n’as pas renié mon nom. Voici, je donne de ceux de la synagogue de Satan qui se disent être Juifs, — et ils ne le sont pas, mais ils mentent; voici, je les ferai venir et se prosterner devant tes pieds, et ils connaîtront que moi je t’ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de ma patience, moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, pour éprouver ceux qui habitent sur la terre. Je viens bientôt; tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne” (Apoc. 3.7-11).
Cet âge qui suivit la réformation est en même temps la période de la porte ouverte et de l’amour fraternel. La prison babylonienne avait été forcée et les portes pour la publication de l’Evangile s’ouvraient désormais sur le monde entier. Bien qu’au commencement leurs forces aient été faibles, les croyants tinrent fermement à la Parole et ne renièrent pas le Nom du Seigneur. Ce dernier fit en sorte que des gens de la “synagogue de Satan” en sortirent et que, dans l’Eglise, par la puissante publication de l’Evangile, ils se prosternèrent devant le Seigneur.
Comme l’indique également le Seigneur, cette période se trouve immédiatement avant le temps de l’épreuve qui doit venir sur la terre tout entière. Déjà ici Il annonce Sa proche venue et exhorte les Siens par ces paroles: “Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne” (v. 11).
La promesse est celle-ci: “Celui qui vaincra, je le ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il ne sortira plus jamais dehors; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la cité de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nouveau nom” (v. 12).
L’âge de l’Eglise de Philadelphie dura jusqu’à l’an 1900 environ.
Septième lettre:
Avertissement à cause de la tiédeur et de la nonchalance
La dernière lettre aux Eglises, la septième, commence tout de suite par un blâme: “Voici ce que dit l’Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu; je connais tes oeuvres, — que tu n’es ni froid ni bouillant. Je voudrais que tu fusses ou froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni bouillant, je vais te vomir de ma bouche. Parce que tu dis: Je suis riche, et je me suis enrichi, et je n’ai besoin de rien, et que tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu…” (Apoc. 3.14-17).
Dans ce dernier âge de l’Eglise qui n’est ni chaud ni froid, c’est-à-dire qui est tiède et nonchalant, le Seigneur menace ceux qui ne se convertissent pas à Lui de les vomir de Sa bouche. Ce qui veut dire qu’ils n’entendront pas son appel lors de la première résurrection et de l’enlèvement.
La trompeuse supposition que l’on possède toutes choses en abondance et que l’on n’a plus besoin de rien est réprimandée par le Seigneur Lui-même au travers de ces paroles: “Tu ne connais pas que, toi, tu es le malheureux et le misérable, et pauvre, et aveugle, et nu”. Si dans le domaine naturel quelqu’un est pauvre, aveugle et nu, c’est une mauvaise chose. Mais s’il ne le sait pas, s’il n’est pas conscient de son propre état, c’est que dans l’esprit d’une telle personne quelque chose ne va plus. Lorsque vous reportez cela dans le domaine spirituel c’est exactement la même chose.
Dans ce dernier âge trompeur, ce qu’il y a de tragique est le fait que l’on prétende quelque chose, que l’on cherche à se persuader, à s’imaginer quelque chose qui n’existe au fond pas du tout dans la réalité. Ce qui ressort de la répréhension faite par le Seigneur aux croyants de la fin du temps de la grâce, est qu’il leur manque le jugement et le discernement spirituels réels. Ils vivent dans un monde de désirs, un monde imaginaire, sans comprendre que la répréhension du Seigneur est justifiée. Cependant Il n’abandonne pas les Siens, il frappe à la porte et leur donne un conseil: “Je te conseille d’acheter de moi de l’or passé au feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime; aie donc du zèle et repens-toi” (v. 18,19).
Seul celui qui peut reconnaître son propre état et venir au Seigneur, pourra recevoir ce qu’Il a préparé; et cela au point de recevoir l’onction, le collyre sur ses yeux pour voir ce qui est divin et fait partie du Royaume de Dieu, par la révélation de l’Esprit. Le Seigneur Lui-même témoigne qu’Il Se trouve dehors, à la porte et qu’Il frappe, bien qu’on parle de Lui à l’intérieur et qu’on Le chante et que l’on parle de l’action de l’Esprit et des dons du Saint-Esprit. Le culte suit son cours, mais il ne Lui est pas permis de prendre la Parole à l’intérieur des églises pour s’y révéler. Cependant Sa patience arrive à son terme.
C’est la raison pour laquelle, frappant à la porte, Il s’adresse aux croyants individuellement: “Voici, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu’un entend ma voix et qu’il ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je souperai avec lui, et lui avec moi”. C’est la situation actuelle. Ce ne sont pas des communautés entières qui entendront Son appel, mais bien des individus dans les diverses communautés, lesquels acceptent Son conseil et ouvrent la porte de leur coeur afin qu’Il puisse manger avec eux le repas qu’Il a préparé. Dans aucun des âges qui ont précédé celui-ci la table du Seigneur n’a été aussi richement garnie que maintenant.
En ce qui concerne la promesse faite à cet âge, c’est la plus glorieuse de toutes les promesses: “Celui qui vaincra, je lui donnerai de s’asseoir avec moi sur mon trône, comme moi aussi j’ai vaincu et je me suis assis avec mon Père sur son trône” (v. 21). Par l’engendrement de Christ, Dieu a démarré le commencement de la nouvelle création; c’est pourquoi Il introduit cet âge de l’Eglise en Se présentant Lui-même comme le commencement de la création de Dieu. Tous ceux qui ont été engendrés par Son Esprit et qui sont nés de nouveau (Jean 3.3-7; Jacq. 1.18; 1 Pier. 1.23; 1 Jean 5.1-4), forment la troupe des prémices des sept âges de l’Eglise (Héb. 12.23), et sont en même temps une nouvelle création en Christ (2 Cor. 5.17-19); ils s’assiéront avec Celui qui a vaincu, sur Son trône, et régneront ensemble avec Lui.
Il est frappant qu’au commencement de chaque lettre aux Eglises se trouve le AINSI DIT LE SEIGNEUR. A la fin de chacune d’elles nous pouvons lire: “Que celui qui a des oreilles écoute ce que l’Esprit dit aux assemblées”. Et c’est exactement de cela qu’il s’agit: écouter ce que l’Esprit dit dans le temps présent par le moyen de la Parole promise et révélée en ce temps-là. Ceci est en somme le Message dont il s’agit maintenant et dont il s’agirait en chaque âge. Dans les trois premières lettres cette expression se trouve avant la promesse, alors que dans les quatre dernières elle se trouve par contre écrite après la promesse.
Dans le chapitre 13 de Matthieu le Seigneur s’est exprimé de façon détaillée sur la nécessité d’écouter et de voir. Il a déclaré à ce sujet bienheureux les yeux de ceux qui voient et les oreilles de ceux qui écoutent. La troupe des vainqueurs de tous les âges de l’Eglise est formée de ceux qui ont écouté, cru et suivi le Message de Dieu en leur temps. C’est ainsi qu’ils ont eu part à ce que Dieu faisait en leur temps. Nous devons pareillement écouter ce que l’Esprit dit en nos jours par le Message actuel, afin d’avoir part à ce que Dieu a promis de faire et qu’Il accomplit présentement. Les vrais enfants de Dieu ne font pas seulement qu’écouter un Messager, lequel se présente comme un Ange pour apporter le Message divin, mais ils distinguent le AINSI DIT LE SEIGNEUR, ils croient le témoignage de la Parole et deviennent ainsi des vainqueurs, lesquels héritent de tout.