LE DEFI DE LA THEOLOGIE CHRETIENNE ET PLUS… |
LE ROCHER
Le Seigneur posa à Ses disciples la question: “Qui disent les hommes que je suis, moi, le fils de l’homme?” (Mat. 16.13). La réponse des gens était diverse. Mais l’apôtre Pierre, par une révélation divine, reçu réellement la réponse juste: “Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant” (v. 16). Il s’agit de cette révélation, et non de son interprétation. “Et Jésus, répondant, lui dit: Tu es bienheureux, Simon Barjonas, car la chair et le sang ne t’ont pas révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Et moi aussi, je te dis que tu es Pierre; et sur ce roc je bâtirai mon assemblée, et les portes du hadès ne prévaudront pas contre elle” (Mat. 16.17-18). Le Seigneur ne dit pas: “… et sur toi, Petros (= une pierre)…”, mais bien: “… sur ce roc (= petra, un rocher massif) je bâtirai mon assemblée”. C’est à proprement dit la révélation du Rocher qui fut accordée à Pierre, c’est-à-dire que Jésus, le Christ, est le Rocher. Comment le Seigneur aurait-Il pu bâtir Son Eglise sur un homme, sur Pierre, auquel quatre versets plus loin Il devait dire: “Va arrière de moi, Satan…”.
Le Seigneur Lui-même est vraiment le Rocher, que ce soit dans l’Ancien Testament, comme aussi dans le Nouveau Testament, sinon il n’y en a point d’autre. AINSI DIT LE SEIGNEUR: “Y a-t-il un Dieu hors moi? Il n’y a pas de rocher, je n’en connais point” (Es. 44.8b). Pierre rend le témoignage que Christ est le Rocher: “… celle-là est devenue la maîtresse pierre du coin, et une pierre d’achoppement, et un rocher de chute, lesquels heurtent contre la parole, étant désobéissants, à quoi aussi ils ont été destinés” (1 Pier. 2.6-8). Paul décrit Christ comme le Rocher spirituel frappé par Moïse, et qui accompagnait Israël (1 Cor. 10.4).
Christ, conformément à l’Ecriture, est aussi le Rocher, la Pierre angulaire sur Laquelle l’Eglise du Nouveau Testament est fondée. Pierre, l’Eglise primitive et tous les fils et filles de Dieu nés de nouveau pendant le temps de la grâce sont des pierres vivantes dans cet édifice divin (1 Pier. 2.1-10, et autres). Les mêmes pleins pouvoirs pour lier et délier que le Seigneur donna ensuite à Pierre, conformément à Matthieu 18.18, Il les a transmis sur l’Eglise toute entière. Ce qu’Il a formulé dans Matthieu, chapitre 16, au singulier: “Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux; et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux; et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux”, Il l’a adressé très peu de temps plus tard à l’Eglise, disant, au pluriel: “En vérité, je vous dis: tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel” (Mat. 18.18).
La «parole du Maître» adressée à Pierre dans Matthieu 16 demeura propriété générale des prédicateurs jusqu’au pape Léon Ier (440-461), qui prétendit arbitrairement être «successeur de Pierre», et sur la base de cette parole il exigea pour lui personnellement le premier rang comme évêque de Rome. Dans les siècles précédents aucun des pères de l’Eglise n’avait élevé une telle prétention, pas plus Athanase qu’Augustin.
La Bible, qui relate jusque dans les détails les voyages de Pierre et de Paul, ne mentionne pas du tout que Pierre ait jamais été à Rome. Ce n’est que lorsque Léon Ier se réclama de lui que commença «l’histoire légendaire» de Pierre. Paul a écrit une épître adressée à l’Eglise de Rome; à la fin il salue 27 personnes en les nommant individuellement. C’est aussi de Rome qu’il a envoyé la plupart de ses épîtres aux Eglises ou à d’autres personnes; cependant, pendant toutes ces années, Pierre n’est pas mentionné une seule fois. Pierre n’a pas plus écrit une seule lettre à l’Eglise de Rome, qu’il n’en a écrit depuis Rome. Egalement sur ce point il s’agit d’une trouvaille conforme au but d’une certaine Eglise. La Bible ne sait rien d’un «siège de Pierre», pas plus que d’un «vicaire de Christ». Tout cela n’est que tradition fabriquée par l’homme, qui n’a aucun fondement scripturaire.
Plus particulièrement depuis l’établissement de l’Eglise de l’Empire, au 4ème et 5ème siècle après Christ, des doctrines et des pratiques furent introduites, lesquelles provenaient de l’intelligence et de fausses inspirations. De cela fait partie le confessionnal et les différentes pratiques des Eglises qui lui sont reliées. La déclaration fondamentale de notre Seigneur: “A quiconque vous remettrez les péchés, ils sont remis: et à quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus” (Jean 20.23) n’a absolument rien à faire avec le pardon en général, que chacun reçoit personnellement de Dieu, uniquement par la foi en Jésus-Christ. C’est seulement si une personne a péché contre une autre, par exemple contre une personne chargée de la prédication, que cette personne même peut lui pardonner. Mais si cette personne a péché contre le Saint-Esprit qui agit au travers d’un serviteur de Dieu, il ne peut pas lui être pardonné. Notre Seigneur Jésus a dit: “En vérité, je vous dis que tous les péchés seront pardonnés aux fils des hommes, et les paroles injurieuses, quelles qu’elles soient, par lesquelles ils blasphèment; mais quiconque proférera des paroles injurieuses contre l’Esprit Saint n’aura jamais de pardon, mais il est passible du jugement éternel” (Marc 3.28-29). Un serviteur de Dieu ne peut pas pardonner un tel péché. Celui qui a péché contre le Saint-Esprit s’est rendu coupable d’un blasphème qui n’est pas un péché temporel, mais un péché éternel. Que personne ne se trompe soi-même: on ne se moque pas de Dieu!
Au reste, de tels témoignages des Saintes Ecritures, comme également celui de l’ordre de mission, en dépit de la personne à qui il a été adressé en quelque temps que ce soit, sont adressés pour toujours à tous ceux qui ont reçu une charge du Seigneur.
Celui qui lit plus en avant dans Matthieu 16, constate que le Seigneur, peu de temps après la confession de Pierre, le réprimande par ces paroles: “Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes” (v. 23).
Dans le moment où l’apôtre parla sous l’inspiration divine, le Seigneur le loua. Lorsque plus tard il argumenta à la manière des hommes, il fût une cause de scandale et il reçût une réprimande. Dieu a permis les choses de cette manière, afin que personne ne fasse de Pierre quelque chose de particulier. Tous ceux qui argumentent à la manière des hommes et n’expérimentent pas une révélation divine, pour eux s’applique la deuxième déclaration de jugement du Seigneur. De tout temps, les uns ont compris correctement ce que le Seigneur a dit. Les autres ont mal compris et interprété faussement. A ceux qui ont fait une expérience avec Lui, Il se révèle. Ils Le connaissaient et avaient communion avec Lui. Pour tous ceux qui n’ont fait que L’entendre et parler de Lui, Il est demeuré caché, étranger et lointain.