C’est en raison du mouvement qui se dessine clairement en Europe et qui
implique le rassemblement d’une constellation religieuse et politique
d’importance mondiale, que je me sens poussé à écrire cet exposé. Je
suis persuadé que, juste maintenant, le thème que je veux traiter est
des plus actuels. Il ne pourrait probablement pas être apporté aux
hommes quelque chose de plus opportun que cela. Il a fallu aborder
ouvertement des thèmes critiques et présenter des faits historiques pour
pouvoir aller au fond des choses. Le développement du christianisme doit
être une nouvelle fois éclairé depuis son commencement.
Je vois que le moment est venu maintenant de faire paraître la Vérité
au grand jour. Je me suis efforcé d’écrire d’une manière simple et
compréhensible pour tous, n’utilisant volontairement aucun vocabulaire
théologique ou philosophique spécialisé.
Comme ce livre sera publié en plusieurs langues et en divers pays, je
tiens à faire la remarque suivante: c’est que j’ai de la considération
pour toute religion à laquelle les gens adhèrent et envers toute
idéologie particulière qu’ils ont à l’égard du monde, même si
personnellement j’ai une autre conviction à ce sujet. C’est ce que j’ai
sans cesse pratiqué lors de mes voyages missionnaires qui m’ont conduit
dans plus de 100 pays. Prendre garde à la dignité de tout être humain
devrait aller de soi, même lorsque la foi d’autrui et sa manière d’agir
nous paraissent étranges et singulières. Par conséquent, si pour plus de
800 millions d’Hindous la vache est sacrée, je dois pouvoir l’accepter.
Si, le matin, les Hindous strictement religieux s’enduisent le front de
la cendre de bouses sacrées de vaches, je ne puis les empêcher de le
faire. Quand la religion des Sikhs demande à chacun d’enlever ses
souliers et de prendre un bain de pieds avant d’entrer dans le Temple
d’Or d’Amritsar, c’est ce que chacun doit faire alors, s’il veut visiter
ce lieu. Dans les sanctuaires musulmans comme dans les temples d’autres
religions, je dois toujours me comporter selon les coutumes en vigueur
en ces lieux.
C’est ainsi que j’ai presque toujours trouvé des portes ouvertes et que
j’ai parlé dans des congrès et des conférences de croyants
inter-confessionnels du monde entier. J’ai parlé comme hôte d’honneur
dans les communautés les plus diverses à l’occasion de leurs
conventions. Dans l’église catholique romaine d’Afrique du Sud, dans
laquelle j’ai prêché, je me suis également soumis au déroulement
traditionnel du service divin. Je respecte littéralement chaque
idéologie que peut avoir quelqu’un, je reconnais à chacun le droit de
décider par soi-même ce qu’il veut croire et ce qu’il veut faire.
A plusieurs reprises, dans la Basilique St-Pierre, j’ai vu comment des
personnes de tous pays baisaient les pieds de la statue de Pierre. J’ai
vu là-bas, comme du reste ailleurs, bien d’autres choses encore. A ces
occasions-là j’ai souvent ressenti une très profonde douleur intérieure
car j’aime les hommes. Nous traiterons donc dans ce livre de ce qui est
juste et de ce qui est faux. Il est laissé au lecteur adulte la faculté
de se former un jugement personnel à ce sujet.
J’ai été contraint d’examiner en premier lieu “l’institution mondiale”
catholico-romaine sur la base de la Parole de Dieu venant des Saintes
Ecritures, pour l’éclairer et la placer face à cette Parole. C’est en
effet uniquement à la lumière de la révélation divine que nous pouvons
voir la Vérité et avoir ainsi la possibilité de reconnaître les
tromperies et les erreurs.
La prétention qu’avait l’église romaine d’être la seule à pouvoir
sauver a été reprise par plus ou moins toutes les autres confessions
chrétiennes qui, si elles ne le disent pas tout haut, le pensent tout
bas. Toutes veulent faire le salut des hommes à leur propre manière, et
c’est précisément ce qu’il est impossible de réaliser. Cependant, une
église qui se réclame de Christ, de Pierre et des apôtres, doit se
laisser éprouver en ce qui concerne les prétentions qu’elle élève.
Je souhaite à chaque lecteur une riche bénédiction de la part du Dieu
Tout-puissant.
INTRODUCTION
De nos jours, il n’est pas simple d’approcher les gens pour
s’entretenir avec eux du thème de Dieu et de la foi en Lui. Les uns
considèrent ce sujet comme étant dépassé, totalement périmé. Les autres
cherchent le divin en eux-mêmes et dans la nature, d’autres nient
l’existence d’un Dieu personnel, alors que d’autres parlent seulement
d’une puissance supérieure. Singulièrement, lors d’une catastrophe,
ceux-là mêmes qui prétendent ne pas croire disent: «Pourquoi Dieu
permet-Il ces choses?».
Depuis que tout ce qui s’est fait, et se fait encore au Nom de Dieu
sous le couvert de la religion, est notoirement connu, toujours plus de
personnes perdent leur confiance en la justice, cela parce qu’ils
placent l’institutions religieuse au même plan que Dieu. Au cours des
siècles, des historiens ont rempli de nombreux livres de comptes-rendus
relatant les fautes commises à diverses époques par des gens religieux.
Mais ce que de courageux auteurs ont précisément porté à la lumière tout
dernièrement est en fait un fardeau accablant.
Dans toutes les religions se trouvent des personnes conscientes de ce
qu’il existe non seulement un domaine terrestre mais aussi un domaine
supraterrestre. Il est clair que l’homme n’est pas né pour mourir mais
pour vivre.
A la vérité, peu de personnes sont réellement convaincues qu’avec la
mort tout prend fin. Et ceux qui le croient constateront plus tard, à
l’heure de la mort, qu’ils ont fait fausse route.
Toute personne est née dans un certain pays, avec une certaine religion
ou une certaine vision du monde, c’est-à-dire avec une idéologie, et
tout naturellement elle pense que c’est celle-là qui est juste.
Le progrès presque incompréhensible de cette génération, l’évolution du
char à cheval aux plus modernes fusées de transport, de la diligence aux
véhicules de l’astronautique, confirme ce que le Seigneur Dieu a dit il
y a presque six mille ans lors de la construction de la tour de Babel: “…
et maintenant ils ne seront empêchés en rien de ce qu’ils pensent
faire” (Gen. 11.6) La conséquence fut que l’homme crut de plus en
plus en lui-même et en son pouvoir, et en même temps il douta de plus en
plus de Dieu et de Sa Parole, au point de rejeter celle-ci.
Déjà dans le jardin d’Eden l’adversaire de Dieu mit en doute la Parole
du Créateur, sans toutefois La nier, en disant: “Dieu a-t-Il
réellement dit?…” (Gen. 3.1 — Segond). Aujourd’hui c’est lui qui
inspire les philosophes dans leurs considérations intellectuelles et
scientifiques et leurs divers arguments, lesquels engendrent la
rébellion envers leur Créateur. La Parole de Dieu est mise en doute par
beaucoup de gens parce qu’ils regardent aux actions humaines
défaillantes de ceux qui prétendent représenter Dieu.
Quiconque se persuade qu’il n’y a pas de Créateur, mais que la création
tout entière est venue d’une explosion ayant eu lieu à l’origine,
devrait regarder une fois attentivement un endroit où une explosion a eu
lieu! Celui qui soutient la théorie de l’évolution doit aussi nous
éclairer sur la raison pour laquelle existent toujours les diverses
formes de vies inférieures, puisque tout aurait continué d’évoluer.
Celui qui croit que tout être vivant serait sorti d’une cellule
originelle doit aussi nous dire qui a appelé à la vie cette cellule
originelle. Le Créateur dit dans Genèse 1.24: “Que la terre produise
des êtres vivants selon leur espèce…”. Et encore aujourd’hui il en
est ainsi. Toute chose venant à la vie dans le monde est littéralement
un miracle de création qui se répète journellement des millions de fois.
Les affirmations, tendant à nous porter loin des réalités qui sont
démontrées chaque jour, viennent toutes de la même source. Elles visent
un même but, c’est-à-dire rendre incrédible ce que la Bible dit au sujet
de la création du monde et présenter également le Créateur comme étant
superflu.
On ne peut trouver dans l’histoire aucun prophète envoyé de Dieu qui
ait fondé une nouvelle orientation de la foi biblique, ou qui ait été le
fondateur d’une nouvelle religion. Que ce soient Enoch ou Noé, Abraham
ou Moïse, Elie ou Esaïe, aucun prophète réellement envoyé de Dieu n’a
fondé de religion. La signification de cette constatation est très
grande. Tous ces prophètes n’ont fait que transmettre ce qu’ils avaient
reçu de Dieu. C’est la raison pour laquelle l’Ancien Testament tout
entier forme un tout harmonieux. Un Seul avait l’autorité de parler et
d’agir, soit le Seigneur Dieu, Lequel confiait Ses plans à ceux qu’Il
avait Lui-même appelés. De tels hommes étaient Ses porte-voix. Ils ont
vécu en des temps divers et ont apporté la part de prophétie qui leur
était attribuée pour l’accomplissement du plan du salut annoncé à
l’avance par Dieu. Bien qu’ils aient paru dans des siècles ou des
millénaires différents, nous ne trouvons aucune contradiction dans leurs
écrits, mais tout, au contraire, est en parfait accord.
Les apôtres envoyés de Dieu n’étaient pas davantage des fondateurs de
religions. Ils ont, dans l’humilité et la simplicité, apporté la preuve
irréfutable que les prophéties de l’Ancien Testament avaient été
accomplies à la lettre. Mais en ce qui concerne la fondation de l’Eglise
de Christ et son édification, ils s’en s’ont entièrement remis au
Seigneur de gloire qui avait dit: “JE bâtirai mon assemblée”
(Mat. 16.18). Dieu n’a pas davantage confié cette tâche à Pierre qu’à
Paul ou quelqu’un d’autre.
Le Seigneur a sans contredit placé différents ministères dans
l’Assemblée pour son édification (Eph. 4.11; 1 Cor. 14.28; Rom. 4.28;
12.4-8). L’Assemblée biblique des rachetés n’est pas une institution
organisée par l’homme mais bien un organisme vivant. Elle est la seule
institution spirituelle de Dieu sur la terre et Elle est formée de
rachetés, de personnes ayant trouvé grâce devant Lui. Elle est aussi
appelée le Temple de Dieu (Eph. 2.21; 2 Cor. 6.16), ou la Maison de Dieu
(Héb. 3.6). Dieu n’habite pas dans un temple ou une maison sacrée faits
de main d’homme (Es. 66.1,2; Actes 7.48-50). Il habite uniquement dans
le coeur des siens. C’est pourquoi il est absolument nécessaire que nous
retournions à l’origine, au commencement, pour expérimenter ce qu’est
réellement l’Eglise de Dieu (1 Tim. 3.15), de quelle manière Elle croit,
ce qu’Elle enseigne, comment Elle baptise, etc. Seul le Livre de la
Vérité, la Bible, la Parole de Dieu, nous donne la réponse à ce sujet.
C’est aussi sur ce fondement et dans une pleine responsabilité devant
Dieu que ce livre a été écrit.
Parmi les nombreuses traductions bibliques existantes, ayant chacune
ses qualités propres, je me suis finalement décidé à utiliser presque
exclusivement celle du Dr. Hermann Menge [pour la traduction française:
Darby — N.d.T.].