LAPOCALYPSE

 

CHAPITRE 20

 

Satan lié

Première résurrection clôturée par celle des martyrs

Royaume de paix de mille ans

Il nous est dit au commencement du 20ème chapitre ce qui arrive avec Satan, celui qui est à l’origine de tous les maux, l’adversaire et le contradicteur de Dieu. Il est saisi et jeté dans l’abîme. “Et je vis un ange descendant du ciel, ayant la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. Et il saisit le dragon, le serpent ancien qui est le diable et Satan, et le lia pour mille ans; et il le jeta dans l’abîme, et l’enferma; et il mit un sceau sur lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis; après cela il faut qu’il soit délié pour un peu de temps” (Apoc. 20.1-3).

Comme nous l’avons vu au chapitre 12, lors de l’enlèvement de l’Epouse, Satan avec sa suite sera précipité sur la terre. Ici il nous est dit que de la terre il est jeté dans l’abîme. Le prophète Esaïe nous informe à ce sujet que les armées d’en-haut, c’est-à-dire toutes les forces et puissances supra-terrestres qui se sont placées aux côtés de Satan seront également châtiées et, avec les rois de la terre qui se sont élevés contre le Seigneur, ils seront enfermés (Es. 24.21-23). Paul écrit que les principautés et les autorités ont été totalement dépouillées de leurs armes et exposées publiquement en spectacle, Dieu en Christ ayant triomphé d’elles (Col. 2.15). Les puissances ennemies vaincues sont toutefois encore dans les lieux célestes, c’est pourquoi Paul exhorte les croyants à une lutte spirituelle, “car notre lutte n’est pas contre le sang et la chair, mais contre les principautés, contre les autorités, contre les dominateurs de ces ténèbres, contre la puissance spirituelle de méchanceté qui est dans les lieux célestes” (Eph. 6.12).

Le verset 4 renferme deux événements très importants, lesquels arrivent directement avant l’avènement du millénium: Il est mentionné premièrement qu’un jugement a lieu, c’est-à-dire que la justice est administrée; deuxièmement, la résurrection de ceux qui ont souffert la mort en martyrs pendant le temps de tribulation est annoncée. “Et je vis des trônes, et ils étaient assis dessus, et le jugement leur fut donné; et les âmes de ceux qui avaient été décapités (voyez le 5ème sceau) pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu; et ceux qui n’avaient pas rendu hommage à la bête ni à son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main; et ils vécurent et régnèrent avec Christ mille ans” (Apoc. 20.4).

Dans ce texte il n’est plus question de Repas de noces et de l’enlèvement, parce que ce qui arrive dans Apocalypse 20 se passe après l’enlèvement et le Repas des noces. La Parole de Dieu est parfaite et exacte sous tous les rapports. Nous recevons ici le dernier éclaircissement au sujet des martyrs: c’est qu’ils sont demeurés fidèles pendant le temps de la tribulation, et qu’ils n’ont pas pris la marque de la bête, pas plus qu’ils n’ont adoré l’image de la bête.

Le jugement évoqué ici est l’administration préalable de la justice, exercée avant l’établissement du millénium, et non pas “le jugement dernier”, qui est aussi connu sous le nom de jugement du trône blanc, lorsque tous les morts ressusciteront et seront jugés.

Parallèlement à Apocalypse 20.4, Daniel écrit: “Je vis jusqu’à ce que les trônes furent placés, et que l’Ancien des jours s’assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête, comme de la laine pure; son trône était des flammes de feu; les roues du trône, un feu brûlant. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et des myriades de myriades se tenaient devant lui. Le jugement s’assit, et les livres furent ouverts” (Dan. 7.9,10).

Lorsque Dieu est présenté comme un vieillard, cela ne signifie pas qu’Il soit un vieillard fatigué. Dieu est Esprit. Ses années n’ont ni commencement ni fin. En tant que Juge Il se présente comme un homme vénérable et âgé à la tête blanche — ce qui représente la suprême autorité. Les juges d’autrefois ont repris cette image en se revêtant d’une perruque blanche. Cette image présentant le Seigneur Dieu comme Juge exprime Son Autorité et Sa Vénérabilité.

Il ressort bien du contexte de Daniel, comme aussi de celui de l’Apocalypse, que lors de ce jugement il s’agit du dernier règlement de comptes ayant lieu à la fin de cet âge qui est sur le point de se terminer. Le prophète Daniel décrit notamment les détails de cette phase de la fin, et non pas de ce qui vient après le millénium. “Je vis alors, à cause de la voix des grandes paroles que la corne proférait, — je vis jusqu’à ce que la bête fut tuée; et son corps fut détruit et elle fut livrée pour être brûlée au feu. Quant aux autres bêtes, la domination leur fut ôtée; mais une prolongation de vie leur fut donnée, jusqu’à une saison et un temps. Je voyais dans les visions de la nuit, et voici, quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux et il avança jusqu’à l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit” (Dan. 7.11-14).

Jésus-Christ, qui s’est révélé comme étant le Fils de l’homme, se revêt alors de sa puissance et s’assied sur le trône de sa gloire. “Or, quand le fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il s’assiéra sur le trône de sa gloire, et toutes les nations seront assemblées devant lui; et il séparera les uns d’avec les autres, comme un berger sépare les brebis d’avec les chèvres” (Mat. 25.31,32).

Dans Daniel des livres furent ouverts, mais pas le Livre de la vie. Il y est aussi question de bêtes dont la durée de vie est estimée en saison et en temps. Il y est également écrit que le Fils de l’homme se présente devant l’honorable Ancien, et qu’il reçoit la puissance, la gloire, et la royauté qui subsistera pour toujours. Le contexte ressort clairement dans Daniel et dans Matthieu. Dans Daniel 7 sont mentionnés également par la même occasion les trois ans et demi de la grande tribulation. Après cela les royaumes de ce monde arrivent à leur fin, et le Royaume céleste est établi fermement sur la terre.

“Et il proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumera les saints des lieux très-hauts, et il pensera changer les saisons et la loi, et elles seront livrées en sa main jusqu’à un temps et des temps et une moitié de temps. Et le jugement s’assiéra; et on lui ôtera la domination, pour la détruire et la faire périr jusqu’à la fin. Et le royaume, et la domination, et la grandeur des royaumes sous tous les cieux seront donnés au peuple des saints des lieux Très-hauts. Son royaume est un royaume éternel, et toutes les dominations le serviront et lui obéiront” (Dan. 7.25-27). Ces choses ne concernent pas le jugement dernier, car un nouveau commencement aura lieu sur la nouvelle terre.

Dans ce passage de l’Ecriture il n’est pas davantage question d’une résurrection générale ou de la ruine définitive dans l’étang de feu; il est parlé ici du Fils de l’homme qui doit juger et prononcer le droit entre les royaumes de ce monde avant qu’Il n’établisse Son Royaume céleste sur la terre.

La même chose se passe dans Matthieu 25, au verset 31, où aucun livre n’est ouvert, comme n’est pas non plus ouvert le Livre de Vie qui sera ouvert lors du “jugement dernier”. Ces deux passages de l’Ecriture sont faussement interprétés par plusieurs comme étant le jugement dernier au trône blanc. D’après le contexte c’est tout à fait impossible. Une preuve de plus à ce sujet est le fait que ce ne sont pas des individus qui seront jugés, mais bien des peuples qui ont fait du bien ou pas à ses frères, les Juifs, dans le temps de tribulation. Cela arrivera avant que le Royaume ne commence, voilà pourquoi c’est le Roi qui parle ici, et non le Juge. “Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: Venez, les bénis de mon Père, héritez du royaume qui vous est préparé dès la fondation du monde… Et le roi (non pas le juge), répondant, leur dira…” (Mat. 25.34-40). Ce royaume est le royaume de mille ans, non pas l’Eternité (1 Cor. 15.24-28).

Le prophète Esaïe a décrit ainsi ce jugement que nous venons de mentionner: “Et il jugera au milieu des nations, et prononcera le droit à beaucoup de peuples; et de leurs épées ils forgeront des socs, et de leurs lances, des serpes: une nation ne lèvera pas l’épée contre une autre nation, et on n’apprendra plus la guerre” (Es. 2.4).

Lors de ce jugement les douze apôtres se trouveront avec le Seigneur pour juger les douze tribus d’Israël. “En vérité, je vous dis que vous qui m’avez suivi — dans la régénération quand le fils de l’homme se sera assis sur le trône de sa gloire. vous aussi, vous serez assis sur douze trônes, jugeant les douze tribus d’Israël” (Mat. 19.28).

Les hommes de Dieu des nations s’assiéront pour juger celles-ci, et ensuite les gouverner. “Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde? Et si le monde est jugé par vous, êtes-vous indignes des plus petits jugements?” (1 Cor. 6.2). Auprès de Dieu toutes choses arrivent au temps approprié: ainsi au Repas des noces, ce qui va avec cela; au royaume de mille ans, ce qui est promis pour ce temps. Pour les divers jugements cela se passe exactement de la même façon.

Les martyrs du temps de la grande tribulation sont une partie de la première résurrection, et ils auront part au Royaume. Tous les croyants devraient avoir un désir ardent de demeurer fidèles jusqu’à la mort. Que quelqu’un appartienne aux élus de l’Epouse, ou aux appelés de l’Eglise qui resteront — la fidélité de chacun sera récompensée.

Pour tous les croyants ne faisant pas partie des élus des prémices, et qui de ce fait ne seront pas enlevés pour avoir part au Repas des noces mais qui demeureront fidèles, subsiste l’espérance que même s’ils passent par la tribulation ils auront ensuite part au Règne de mille ans (voyez la 2ème partie d’Apocalypse 7).

Les martyrs juifs du 5ème sceau devaient attendre que soient mis à mort comme eux le reste de leurs compagnons (Apoc. 6.9-11). Dans les deux passages le mot-clé est “les âmes”: “… les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la Parole de Dieu” (Apoc. 6.9) — “… et les âmes de ceux qui avaient été décapités pour le témoignage de Jésus, et pour la parole de Dieu” (Apoc. 20.4). Que ce soit lors de la résurrection de Jésus-Christ (Mat. 27), que ce soit lors de Sa venue pour l’enlèvement (1 Cor. 15; 1 Thess. 4), ou lors de l’établissement de Son Royaume (Apoc. 20), — tous ceux qui ont été ressuscités, depuis Sa première venue jusqu’au commencement du millénium, font partie de la “première résurrection”.

“Le reste des morts ne vécut pas jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est ici la première résurrection. Bienheureux et saint celui qui a part à la première résurrection: sur eux la seconde mort n’a point de pouvoir; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui mille ans” (Apoc. 20.5,6). Lors du commencement du règne de mille ans le nombre complet des participants à la première résurrection est atteint, et celle-ci est close.

Aux versets 7 à 9 nous est décrit ce qui arrive dans le très court laps de temps après la fin du règne de mille ans: “Et quand les mille ans seront accomplis, Satan sera délié de sa prison; et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, pour les assembler pour le combat, eux dont le nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la largeur de la terre, et ils environnèrent le camp des saints et la cité bien-aimée; et du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora” (Apoc. 20.7-9).

Aussitôt que Satan remonte de l’abîme et est laissé libre, il séduit les peuples vivant alors dans la paix sur la terre pour les conduire à la dernière révolte. Bien que ces peuples aient joui pendant mille ans d’un règne de paix, ils n’ont pas établi de relation personnelle avec Dieu, parce qu’ils n’ont jamais accepté la réconciliation en Christ; et à cause de cela ils sont demeurés séparés de Lui. Bien entendu le grand et effroyable dénouement atteint Satan et ceux qui l’ont écouté et se sont placés sous son influence.

“Et du feu descendit du ciel de la part de Dieu et les dévora. Et le diable qui les avait égarés fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont et la bête et le faux prophète” (Apoc. 20.9,10). Conformément à Apocalypse 19.20, la bête et le prophète de mensonge ont déjà été jetés dans l’étang de feu.

Cette singulière “union trinitaire” — Satan, la bête, le faux prophète — vont disparaître alors dans l’étang de feu avec ceux qui se sont trouvés sous leur influence. Pendant l’Eternité nous n’en entendrons plus parler, ni ne les verrons.

 

La deuxième résurrection et le jugement dernier

Le dernier jugement est décrit dans Apocalypse 20.11-15. Ce texte est éloquent par lui-même et n’a nul besoin, comme beaucoup d’autres dans les Saintes Ecritures, d’explications. “Et je vis un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus, de devant la face duquel la terre s’enfuit et le ciel; et il ne fut pas trouvé de lieu pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, se tenant devant le trône; et des livres furent ouverts; et un autre livre fut ouvert qui est celui de la vie. Et les morts furent jugés d’après les choses qui étaient écrites dans les livres, selon leurs oeuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle; et la mer et le hadès rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés chacun selon leurs oeuvres. Et la mort et le hadès furent jetés dans l’étang de feu: c’est ici la seconde mort, l’étang de feu. Et si quelqu’un n’était pas trouvé écrit dans le livre de vie, il était jeté dans l’étang de feu” (Apoc. 20.11-15).

Lors du jugement dernier il y a encore des personnes dont le nom se trouve dans le livre de vie, ainsi donc, de leur vivant, elles ont reçu par grâce la vie éternelle de Dieu, et c’est pourquoi la seconde mort ne peut pas les engloutir. La première mort a lieu quand l’âme quitte le corps; la seconde mort a lieu quand l’esprit abandonne l’âme. C’est ainsi que s’accomplit cette parole: “L’âme qui péchera, celle-là mourra” (Ezé. 18.4). Ici le péché n’est pas seulement la transgression des commandements de Dieu, le fait de se rendre coupable personnellement devant le Tout-puissant, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu — il s’agit ici du péché d’incrédulité, duquel notre Seigneur dit: “Je vous ai donc dit que vous mourrez dans vos péchés; car si vous ne croyez pas que c’est moi (que je suis celui qui suis), vous mourrez dans vos péchés (Jean 8.24). Le péché d’incrédulité est la cause de la mort pour une personne qui vit dans le péché. La récompense de la foi en la délivrance pleinement accomplie est le plein pardon et la Vie éternelle.

C’est uniquement en Christ que Dieu s’est révélé pour notre salut; ce n’est que par la foi en Lui que nous pouvons être sauvés. “Et c’est ici le témoignage; que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils: Celui qui a le Fils a la vie, celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie” (1 Jean 5.11,12).

Tous les hommes ayant jamais vécu sur la terre devront comparaître au jour du jugement dernier. Ils seront jugés conformément aux oeuvres qu’ils auront accomplies de leur vivant. Là se trouvent ceux qui auront cru en Christ et aussi ceux qui n’auront pas cru en Lui. Tous ceux dont le nom ne fut pas trouvé dans le livre de Vie seront alors jetés dans l’étang de feu; c’est la deuxième mort qui n’a point de vie en elle. On ne les voit plus jamais. Après cela Dieu fera un nouveau commencement avec tous Ses enfants sur la nouvelle terre.

 



Apocalypse -- Chapitre 19

   

Apocalypse -- Chapitre 21